Né le 28 octobre 1962 à Angers
Décédé le 22 juillet 1956 Paris
Maurice Edmond Sailland naît à Angers. Orphelin de mère et abandonné par son père, c'est sa grand-mère qui l'élève. Il poursuit de brillantes études littéraires. A 18 ans, il décide de venir à Paris pour préparer sa licence en vue de se présenter à l'Ecole Normale Supérieure. Pour autant, c'est le journalisme et l'écriture qui l'attirent.
Il commence alors à rédiger des chroniques pour différents journaux dont "la vie parisienne".
C'est à cette époque, 1880, qu'il envisage de prendre un pseudonyme. La mode étant aux noms à consonance russe, il pose la question latine : cur non sky? Pourquoi pas Sky?
C'est Alphonse Allais qui approuve le pseudonyme, terme qui lui valu d'être emprisonné quelques jours en 1914.
En 1895, il est un des nègres, très prolifique, de Willy, premier mari de l'écrivaine Colette. C'est un touche-à-tout de l'écriture. Il écrit des romans, des chroniques, des feuilletons alors très en vogue dans les journaux et même des publicités. Il serait à l'origine du mot Bibendum (Michelin).
En 1900, après l'exposition universelle, il part en Extrême-Orient avec une délégation de presse et découvre alors la gastronomie chinoise. C'est à son retour que les quotidiens "Le Journal" et "Le Matin" lui proposent d'écrire des chroniques gastronomiques.
Il y privilégie la cuisine des terroirs, la cuisine bourgeoise et provinciale. La "haute cuisine" étant à l'époque le domaine
d'Auguste Escoffier.
Cette sentence est son credo, "En cuisine, comme dans tous les autres arts, la simplicité est le signe de la perfection",.
1911, il fonde l'Académie Gastronomique
Curnonsky est un fin gourmet et un rude mangeur, ne refusant pas deux invitations à dîner le même soir. Il faut dire que du haut de ses 1.85 m il supporte ses 120 kg. Mais chez lui, la vie est fort simple; il n’a même pas une salle à manger pour y recevoir ses amis, détestant le téléphone, il lit énormément et sa mémoire est fabuleuse.
A partir de 1921, il commence, avec Marcel Rouff, une série de quarante brochures appelées "La France Gastronomique", traitant de la cuisine régionale et des meilleurs restaurants de France. Avec la mort prématurée de son ami, la série s'arrêta au n°28.
1922, il fonde "l'Académie des psychologues du goût".
1926, il participe à la naissance du guide Michelin.
1927, à l'initiative du journal Paris-soir, 5 000 gastronomes, cuisiniers et restaurateurs célèbres intronisent Maurice Sailland "Le Prince des Gastronomes". C'est la consécration.
1930, il fonde "l'Académie des gastronomes". Il publie une cinquantaine d'ouvrages sur la cuisine.
Membre de l'académie Rabelais, il sera fait chevalier de la légion d'honneur en 1928 et officier en 1938
En 1933, il fonde "l'Académie du vin de France" avec le baron Pierre LE Roy de Boiseaumaré qui a entrepris de faire reconnaître les AOC.
En 1934, il prend, dès sa création, la direction littéraire de la revue "La France à table".
En 1938, il fonde en Belgique le "Club de la bonne auberge" qui deviendra "Le Club des Gastronomes" pour devenir en 1997, par brevet du roi Albert II, "le Club Royal des Gastronomes de Belgique".
Pendant la guerre, il séjourne en Bretagne chez une amie puis retourne à Paris.
En 1947, il fonde la revue "Cuisine et Vins de France" qui donnera naissance à un ouvrage monumental contenant des recettes de cuisine et considéré depuis comme une bible de la gastronomie.
En 1950, il fonde "La chaîne des rôtisseurs" avec deux gastronomes (Auguste Bécart, Jean Valby) et deux chefs (Louis Giraudon et Marcel Dorin).
En 1954, il fonde l'Association Professionnel des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin . Depuis 1978 l'APICG décerne le prix Amuinategui-Curnonsky (prix d'excellence en termes de critiques et journalisme gastronomique ou d'ouvrage gastronomique de valeur).
Le 22 juillet 1956, pris d'un malaise il chute de sa fenêtre au 3ème étage de son immeuble.
2006 Michel Sy de l'Académie Culinaire de France lui rend
hommage.
En 2010, lorsque le repas gastronomique à la française est inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité, Gérard Depardieu, impliqué dans l'affaire, rend hommage à ce "Prince des gastronomes" qui contribua grandement à la renommée de l'art culinaire.
Tout au long de sa vie il a appris à ses concitoyens que la véritable gastronomie se fondait sur la sincérité et la simplicité culinaire ainsi que sur l’authenticité des denrées et des boissons.
Ouvrages :
• Les recettes des provinces de France avec A de Croze en 1933
• Gaietés et curiosités gastronomiques en 1933 avec G.Derys
• Les fines gueules de France avec P. Andrieu, en 1935.
• La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises , avec Marcel Rouff, 1921
• Le Bien-Manger. Itinéraire gastronomique, Office d'édition d'Art, 1931
• Lyon capitale mondiale de la gastronomie, avec Marcel E. Grancher, éditions Lugdunum, Lyon, 1935
• L'Infortune du pot, édition de la couronne 1946
• Cuisine et Vins de France , Larousse, 1953
• Souvenirs littéraires et gastronomiques , 1958
Citations:
• La cuisine du Périgord est sans beurre et sans reproche.
• La cuisine, c'est quand les choses ont le goût de ce qu'elles sont.
• Une sauce doit prolonger le goût d'un plat et ne jamais le masquer
• Une salle à manger n'est pas un salon de coiffure, non plus qu'un dancing, un cabinet de toilette ou un gymnase.
• Le secret d'une bonne santé: la pratique raisonnée de tous les excès et l'abstention nonchalante de tous les sports.