Les Chroniques de Lucullus n°648

Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
L'agroalimentaire en France, est ce que ça fonctionne ?
En 2022 selon le dispositif Ésane (Élaboration des Statistiques Annuelles d'Entreprises), les 21 600 entreprises des industries agroalimentaires (IAA 1) réalisent un chiffre d’affaires hors taxes de 237 milliards d’euros. C’est 14 % de plus qu’en 2021. Augmentation sensiblement la même que l'industrie manufacturière (15%).

Les IAA emploient 470.200 salariés dont 160.000 dans de grandes entreprises qui réalisent à elles seules 44 % du chiffre d'affaires et 44 % de la valeur ajoutée. Ces chiffres sont de 86 % et 84 % si on ajoute les 357 entreprises de taille intemédiaires.

Source : Agreste / Sylvie Mercier, SSP, Bureau des statistiques des industries agricoles et alimentaires .

Organisation Internationale de la Vigne et du Vin ou OIV
L'OIV fête son centenaire et à cette occasion, à l'initiative de la France, les 37 pays de la conférence ministérielle des pays membres ont adopté une déclaration commune pour renouveler leur engagement auprès de la filière viti-vinicole et de l’OIV.

Cette réunion s'est tenue dans le cadre du 45e congrès mondial de la vigne et du vin et la France a réaffirmé son attachement au secteur viti-vinicole par la voix de Madame Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt.

Les pays membres renouvellent leur désir d’accompagner la filière pour transformer ces défis en opportunités, alors que la superficie du vignoble mondial diminue. En cause, l'évolution des modes de consommation, le ralentissement du commerce mondial et les effets du changement climatique.

La déclaration met ainsi en avant plusieurs objectifs :
- Promouvoir la durabilité du secteur dans ses trois composantes économiques, sociales et environnementales.
- Promouvoir le patrimoine mondial de la vigne et du vin et ses aspects historiques, culturels, humains, sociaux et environnementaux.
- Souligner le rôle de l’OIV pour éclairer les décisions en matière de santé publique et notamment en vue de lutter contre les consommations excessives d’alcool.
- Contribuer à la diffusion et la valorisation des travaux de l’OIV aux différents échelons décisionnels, nationaux, régionaux et internationaux.

Ces objectifs montrent que l'OIV, comme organisation scientifique et technique de référence, offre des perspectives prometteuses pour la filière afin de répondre au mieux aux défis et opportunités pour les années à venir.

Liste des pays signataires : Albanie, Allemagne, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Bulgarie, Chili, Chypre, Croatie, Espagne, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Inde, Italie, Luxembourg, Malte, Maroc, Moldavie, Monténégro, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pérou, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Ukraine, Uruguay.
On notera l'absence de la Chine, des USA, de la Russie.

Source : Ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt / Annie Genevard

Stop au gaspillage alimentaire

Antigaspi 2024

À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation auprès du grand public mettant en avant les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et climatiques.

Les messages sont ludiques et reprennent les contes et fables de notre jeunesse, tels que le Corbeau et le Renard, Blanche-Neige, le Petit Poucet ou encore la Reine des neiges.
Le but est d'aider à une meilleure interprétation et gestion des dates de consommation, à promouvoir des achats en quantité adaptée, à pratiquer une bonne conservation des aliments, à améliorer la préparation de denrées en quantité adaptée, à valoriser des restes, etc.

Les ménages sont responsables de 40% du gaspillage alimentaire total généré en France, sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Mais toutes et tous sont concernés. L'article cite en exemple l'obligation faite aux restaurant de fournir des "doggy-bag". En 2022, 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits. 4 millions de tonnes de déchets étaient encore comestibles (restes de repas, produits abîmés...).

Les enjeux économiques, environnementaux, climatiques et sociaux sont énormes.

Chiffres-clés
58 kg de déchets alimentaires par habitant dont 24 kg encore comestibles.
Selon l'ADEME cela représente 100€ par an par habitant.

Pour la distribution, la part du gaspillage (produits comestibles jetés) représente 37% sur le total des déchets alimentaires. Elle est de 76% pour la production agricole, 49% pour la consommation hors domicile, 41% pour les ménages.

Chiffres issus du Commissariat général au développement durable (CGDD).

Source : Ministère de l'agriculture, de la souveraineté limaentaire et de la forêt

Grippe aviaire, vigilance de tous les moments
La France place son territoire en niveau de "risque modéré" pour renforcer la protection des élevages avicoles. Il était à "risque négligeable" depuis le 3 mai 2024. L'arrêté du 15 octobre renforce les mesures de prévention et de biosécurité pour les élevages de volailles.

Cet arrêté fait suite à la détection de plus en plus fréquente, en Europe, de l'Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez les oiseaux sauvages et en élevage, particulièrement en Europe de l’Est, jusqu’à l’Allemagne et l’Italie et principalement sur les zones migratoires.

Les mesures de prévention et de biosécurité renforcées sont les suivantes :
- En zones à risque de diffusion (ZRD[1]), concernant les communes à forte densité de palmipèdes : mise à l'abri des palmipèdes de moins de 42 jours.
- En zones à risque particulier (ZRP[2]), zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage : mise à l'abri des volailles, toutes espèces ; mesures concernant la chasse : restrictions sur le transport et l’emploi d’appelants, conditions avant le lâcher de gibier à plumes.
- En zones à risque de diffusion (ZRD) et en zones à risque particulier (ZRP) : interdiction de rassemblements d'oiseaux.
- Pour l’ensemble du territoire : bâchage des véhicules de transports de palmipèdes.

Depuis le 1er octobre 2023 la vaccination est obligatoire pour les élevages commerciaux détenant plus de 250 canards. Elle a été renouvelée le 1er octobre 2024.

La liste des communes concernées par des ZRD et par des ZRP est consultable sur la page du site.
[1] ZRD : zone à risque de diffusion présentant une densité élevée d’élevages avicoles
[2] ZRP : zone à risque particulier dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage.

Source : Ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt

La pomme de terre, ce n'est pas que pour les frites
La pomme de terre est un des produits phare de notre alimentation. Il existe de multiples moyens de la préparer. Toutefois il y a des pommes de terre impropres à la consommation. Elles sont réservées à un usage industriel, la fabrication de fécule.

La fécule à nombreux emplois, tant en cuisine que dans l'industrie, par exemple au couchage du papier, les adhésifs, mais aussi dans les domaines de la cosmétique ou de la pharmaceutique.

La fécule c'est l'amidon de la pomme de terre. On l'obtient en écrasant les tubercules puis on les lave et les dessèche. On obtient alors une poudre blanche très fine.
On peut aussi l’hydrolyser afin d'obtenir du sirop de glucose.

Il n'existe en France qu'une seule usine de fabrication de fécule. Elle appartient un groupe Roquette située près d'Amiens (80) en Picardie et les 700 adhérents de la coopérative de Vecquemont produisent un million de tonnes de pommes de terre à fécule. Ce ne sont pas moins de 12.000 hectares de terres agricoles qui sont dédiés à la production de ce tubercule particulier. Elles sont réparties entre le Nord-Pas-de-Calais, la Seine-Maritime et l'Eure.

Le marché est particulier et la coopérative est en permanence à la recherche de nouvelles valeurs ajoutées afin d'obtenir de justes rémunérations pour les producteurs. La période 2014 et 2017 a vu une expansion de la surface cultivée avant une contraction à un point d'équilibre. Roquette maîtrise le marché qui est spécifique. La campagne de production est brève.

Pour les agriculteurs concernés c'est une diversification intéressante. La pomme de terre féculière est plus simple à produire que son homologue de consommation. De plus, la Coopérative et la société Roquette prennent en charge le déterrage, le ramassage et le transport directement depuis le champ. De ce fait, pas la peine d'investir dans des équipements coûteux.

Les volumes sont contractualisés ce qui garantit le paiement de chaque tonne livrée. Le règlement se fait toutes les deux semaines apportant un encours non négligeable et facilement disponible.

La société Roquette a mis au point un système rémunérateur clair. Le prix de base est de 104 €/t pour 17 % de richesse féculière. A cela peuvent s'ajouter des primes relatives à la régularité des livraisons, de fidélité, de durabilité à l'hectare. Il y a également un système de bonus/malus par camion.

Ce calcul est similaire à celui de la betterave sucrière. Le calcul final tient compte du rendement brut et de la richesse en fécule. Par exemple, un camion de 25 tonnes à 21 % de densité équivaut à livrer 29,55 tonnes à 17 %

Sources : Perspective sagricoles / Charles BAUDART et Wikipédia

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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