Les Chroniques de Lucullus n°669

Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,

Les vacances arrivent !
Nous voici à la fin du mois de juin et la période des congés annuels va débuter. Généralement, je fais une pause aux mois de juillet et août sauf abondance de sujets. C'est pourquoi, je vous souhaite à toutes et tous de bonnes vacances d'été même si certains vont devoir attendre patiemmenent encore un mois.

En attendant voici les dernières Chroniques de la saison 2024-2025.

Vol de cerises
Les vols dans les plantations et dans les vergers se multiplient. Ce sont des infractions punies d'une amende de 300 euros. Pour autant cela ne décourage pas les voleurs qui savent pouvoir en tirer un bénéfice beaucoup plus important. Pour eux le jeu en vaut la chandelle.

Dernièrement les gendarmes de la Loire ont mis en place des dispositifs permettant de prendre les voleurs plus facilement. Ils ont arrêté 4 personnes en flagrant délit de vol de cerises à Cellieu dans la vallée du Gier.

La Mi-juin est la pleine période de ramassage des cerises. C'est un moment de grand stress pour les agriculteurs. Outre les riques de grêle, les risques de vols en sont la cause. Dans la vallée du Gier les arboriculteurs patrouillent tous les soirs pour se prémunir contre les vols, mais avec la peur au ventre. Ils craignent, en effet, que les voleurs usent de violences.

Jean-Charles Couzon, arboriculteur à Cellieu, témoigne :
"On a peur d'arriver à un drame. Ce sont des bandes professionnelles, des gens qui viennent avec plusieurs véhicules et qui prennent des grandes quantités. Ils se font déposer à 8 ou 10 personnes, ils ramassent, les véhicules repassent et ils chargent tout dans le coffre".

Il a été obligé d'installer des clotures et deux caméras de surveillance pour le prévenir en cas d'intrusion. Il s'est associé avec d'autres producteurs pour patrouiller tous les soirs de 20 h à 22 h.
"Tourner le soir et la nuit c'est fatiguant moralement et c'est dangereux. On a peur d'avoir des soucis, ou de mal réagir car on est fatigué. On a peur d'arriver à un drame."

La gendarmerie a déployé 20 gendarmes afin de patrouiller aux côtés des arboriculteurs. Elle recommande de composer le 17 si des personnes constatent des comportements inhabituels dans les vergers.

Source : Francebleu / Myriam Roques-Massarin

L'AOP Roquefort fête ses 100 ans
Si le fromage de Roquefort est connu depuis des siècles, Diderot et D'alembert le surnommaient le "roi des fromages", c'est en 1925 qu'il a obtenu ses lettres de noblesse. Le 26 juillet de cette année, il est devenu la première appellation fromagère protégée afin de se prémunir contre les contrefaçons qui se multipliaient en France et à l'étranger.

C'est un fromage riche et parfumé fabriqué avec le lait des brebis de race Lacaune. Il est affiné dans des caves creusées sous le village du même nom. Elles offrent des conditions uniques pour permettre le développement du Pénicilium roqueforti qui donne toute ses spécificités au Roquefort. Sa renommée le classe en 3ème position des AOP françaises en tonnage commercialisé. Il participe de ce fait au rayonnemement de la gastronomie française.

Les 7 et 8 juin Roquefort-sur-Soulzon en Aveyron a fêté l'évènement ainsi que de nombreux éleveurs et des 7 grands fabricants. Stands, expositions, animations et visites de caves ont été organisés. Ces festivités ont permis aux visiteurs d'en savoir plus sur ce patrimoine culinaire vivant. La fête fut grandiose et la population a été multipliée par 50.

Pdf pour tout savoir sur le Roquefort 

Sources : Ville de Roquefort, Inao 100 ans de l'AOP Roquefort, Inao Roquefort, Midi Libre/Aurélien Delbouis

AOP Fromagères
La France est un pays de savoir faire gastronomique. Elle s'appuie pour cela sur des éleveurs, des agriculteurs, des arboriculteurs, des pêcheurs, des vigerons… Elle s'adosse sur les terroirs de notre beau pays et sur les hommes et femmes qui le peuplent et qui les font vivre.

La France est la championne européenne des produits laitiers sous signes officiels de qualité. (AOP, IGP). Ces produits sont répartis sur l'enemble du territoire. Preuve s'il en est de la vigueur des terroirs qui garantissent aux consommateurs l'excellence de leurs productions. 51 produits bénéficient d'une Appelation d'origine protégée (AOP).

Pour rappel les labels de qualité sont :
AOC / AOP : Appelation d'orignine contrôlée (France) et Appellation d'origine protégée (Europe)
IGP : Indication géographique protégée ;
STG : Sépcialité traditionnelle garantie ;
Label Rouge : Label de qualité certifiée ;
Bio : Issu de l'agriculture biologique.

Parmi les 51 AOP on dénombre 16.186 producteurs de lait, 384 ateliers de transformation et 238 ateliers d’affinage, 46 sont des fromages.

On reconnaît une AOP à son logo rouge et jaune. Il garantit aux consommateurs que toutes les étapes ont lieu dans l’aire géographique délimitée de l’appellation, selon un savoir-faire reconnu et un cahier des charges particulier et cela de la production du lait jusqu’à l’affinage des fromages.

C'est une part importante du monde agricole qui s'est engagé dans la voie de l'excellence. 22% des éleveurs de vaches laitières, 88% des éleveurs de brebis laitières, 26% des éleveurs de chèvres travaillent pour maintenir et améliorer leur AOP. Ce faisant, ils maintiennent des emplois en zones rurales, participent au respect de l'environnement et au bien-être animal. Les zones agricoles dites défavorisées (montagne, piémont, zones intermédiaires) représentent plus de la moitié des aires géographique des AOP nationales.

Faire le choix d'un fromage AOP c'est choisir :
- Un produit avec une qualité et une origine garanties ;
- de faire perdurer des savoir-faire collectifs et vivants ;
- des goûts authentiques et très diversifiés ;
- de participer concrètement à l'économie des territoires.

Il y a 46 fromages AOP français mais également 3 beurres (Charente-Poitou, Isygny, Bresse) et 2 crèmes (Isygny, Bresse). Comme tous les produits d'origine agricole, les AOP fromagères sont soumises au cycle des saisons. Leur goûts peuvent ainsi varier, évoluer. Dès le printemps avec le renouveau de la nature on peut bénéficier des qualités d'un lait hors normes. L'été, avec le regain, les saveurs sont différentes. L'hiver, avec une nourriture récoltée préalablement, les saveurs sont autres.

Les différents types de fromages se distinguent par plusieurs critères permettant de les classer en différentes catégories selon leur texture, leur méthode de fabrication, leur origine, leur degré de maturation, leur teneur en matières grasses, et leur croûte. On peut les classer de la manière suivante :
- Fromages à pâte fraîche : Non affinés, très humides et crémeux (feta, mascarpone…) ;
- Fromages à pâte molle : Avec une croûte blanche et une texture onctueuse croûte fleurie ou lavée( camembert, Brie) ; - Fromages à pâte pressée : Pâte ferme, cuits ou non (Comté, Beaufort, Reblochon) ;
- Fromages à pâte persillée : Marbrés de veines de moisissure bleue ou verte (Roquefort, Bleu d’Auvergne…) ;
- Fromages à pâte dure : Très affinés, à la texture ferme (Parmesan, Gruyère) ;
- Fromages à pâte fondue : Ce sont les fromages utilisé pour la raclette ou la fondue savoyarde.
- Fromages de chèvre ou brebis : frais ou durs.

Pour finir quelques chiffres sur les filières AOP laitières :
- 51 AOP laitières dont 46 fromages, 3 beurres et 2 crèmes ;
- 16 186 producteurs de lait et 1 314 producteurs fermiers;
- 384 ateliers de transformation et 238 ateliers d’affinage ;
- 53 000 emplois dans les territoires ;
- 258 437 tonnes de fromages, beurres et crèmes commercialisées en 2021 ;
- 2,59 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 ;
- 6 200 contrôles au respect des cahiers des charges AOP.

Sources : Ministère de l'agriculture, Inao

Championnat de France de l'Oreiller de la Belle Aurore
Mais qu'est-ce donc que cet oreiller ? Il s'agit là d'une délicieuse pièce de charcuterie crée en hommage à Claudine Aurore Récamier, mère de Jean Anthelme Brillat-Savarin. Elle était surnommée "la Belle Aurore".

La Confédération Nationale des Charcutiers Traiteurs (CNCT) vient d'annoncer le lancement du Championnat de l'Oreiller de la Belle Aurore qui se déroulera le 5 novembre 2025 au CEPROC à Paris. Le propos de cette compétition est de mettre en lumière le talent des artisans charcutiers à travers leur création et leur originalité.

Le championnat est ouvert à tous les professionnels des métiers de bouche, de la restauration, salariés ou chefs d’entreprise, issus d’une entreprise artisanale française, inscrite au répertoire des métiers. Le candidat doit être âgé d'au moins 20 ans à la date du jour du championnat et avoir au moins 4 ans de pratique du métier.

Les dotations du concours :
1er prix :
Le lauréat recevra le Trophée Or Champion de France de l’Oreiller de la Belle Aurore et un chèque de 3.000 € (trois mille euros).

2e prix :
Le lauréat recevra un Trophée Argent du Championnat de France de l’Oreiller de la Belle Aurore et un chèque de 2.000 € (deux mille euros).

3e prix :
Le lauréat recevra un Trophée Bronze du Championnat de France de l’Oreiller de la Belle Aurore du Grand Prix de France et un chèque de 1.000 € (mille euros).

Le règlement est strict comme pour tous les concours en relation avec l'alimentation.
Les 5 produits fournis et leur fiche descriptive doivent impérativement être livrés au CEPROC le lundi 3 ou le mardi 4 novembre 2025. Les produits doivent obligatoirement être acheminés par CHRONOFRESH uniquement, sous peine de disqualification. Le CREPROC ayant la charge de leur stockage.

Le mercredi 5 novembre 2025, les produits livrés au CEPROC seront ouverts par les organisateurs sous le contrôle d’un Commissaire de Justice. L’ensemble des produits sera alors anonymisé pour permettre au Jury de les évaluer de manière indépendante. Le jury évaluera les produits le mercredi 5 novembre 2025. L’évaluation portera tant sur la présentation du produit, que son originalité et son goût. L’objectif de cette dégustation s’inscrit dans une démarche RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) des Organisateurs et ainsi éviter le gaspillage alimentaire des produits

Les critères d'évaluation et de dégustation :
Une note sur 20 et un coéfficient multiplicateur
Fiche technique
Présence et Analyse de tous les ingrédients mentionnés dans la fiche descriptive. ----/20, coef 4 ;
Respect du sujet
Respect de la composition de l’Oreiller : % farce, % gelée, dimensions et poids ----/20 Coef 5 ;
Fabrication de la pâte de l'oreiller
Aspect général de la pâte, couleur, épaisseur, cuisson et décor de l’extérieur de la pâte ----/20 coef 5 ;
Fabrication et coupe de l'oreille
Aspect, texture, liaison, couleur, créativité, technique du montage des différents ingrédients ----/20 6 ;
Saveur de la pâte
Cuisson et goût de la pâte ----/20 coef 6 ;
Saveur de l'oreiller
Mise en valeur et équilibre des saveurs, onctuosité ----/20 6

Composition du jury :
Le jury est composé de professionnels reconnus dans les métiers de la gastronomie et choisis pour leurs compétences n’ayant aucun lien avec les candidats et de journalistes gastronomiques.

Il se décompose comme suit :
Le jury de dégustation est composé de 8 à 10 professionnels et journalistes désignés par le Président du concours et/ou le Président du jury. Une fois désigné, chaque juré s’engage et s’oblige, après avoir pris connaissance du présent règlement, à goûter tous les produits fabriqués sans aucune distinction, afin d’attribuer toutes les notes de dégustation en connaissance de cause. L’action du jury sera coordonnée par le Président du jury qui ne prend pas part à la notation des
dégustations. En revanche, il devra trancher en cas d’égalité entre 2 candidats. Le jury est souverain et sa décision est sans appel

Composition de l'oreiller de la Belle Aurore :
Il est rappelé que l’oreiller de la Belle Aurore est un pâté en croûte, réalisé à partir d’une pâte brisée ou feuilletée et d’un appareil composé :
- de sept (7) viandes différentes au minimum, comprenant au minimum trois gibiers à poils et/ou à plumes différents ;
- de 20 % maximum de farce ;
- de 10 % maximum de gelée.

En plus des sept (7) viandes différentes, les candidats peuvent incorporer, s’ils le souhaitent, des ris de veau et/ou du foie gras, sans que chacun de ces deux produits ne dépassent de plus de 10 % du poids total du produit fini.
La farce peut contenir des champignons (truffes, morilles, cèpes, etc…).

Dimensions de l’Oreiller :
L’oreiller est présenté dans une forme rectangulaire, respectant les dimensions suivantes :
Longueur : 30 centimètres (à + ou – 10 %) ;
Largeur : 25 centimètres (à + ou – 10 %) ;
Hauteur : entre 8 et 12 centimètres ;
Poids : le produit devra peser 7 kilogrammes (à + ou – 5 %).
Les dimensions et le poids du produit s’entendent pour le produit fini et cuit.

Voilà une affaire sérieuse à suivre de près tout comme peut l'être le championnat du monde de pâté-croûte.

Source : Charcutier-Traiteurs 

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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Les Chroniques de Lucullus n°668

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Amis gourmands bonjour,

Fraude sur le thon rouge de Méditerranée
Encore une fois des pêcheurs fraudeurs ont été attrapés.
La fraude à la pêche et les destructions de la faune marine qui en découlent sont une plaie qu'il faut éradiquer. Les pêcheurs attrapés doivent être punis de manière exemplaire. Il faut des peines dissuasives ! Il en va de la survie de cette espèce très menacée (Thunus Thynnus). L'Union européenne a mis en place des quotas de pêche nationaux répartis par régions et par segments de flottes de navires professionnels.

La pêche de thon rouge de calibre 8-30 kg a été interdite, depuis le 19 avril dernier, par le ministère de la Transition écologique de la Biodiversité de la Forêt, de la Mer et de la Pêche pour les navires des Bouches-du-Rhône, non adhérents à une organisation de producteurs.

Lors d'un contrôle effectué par l'ULAM, l'Unité Littorale des Affaires Maritimes de la DDTM, Direction Départementale des Territoires et de la Mer, 21 des 22 thons débarqués avaient un poids inférieur à 30 kg pour une poids total de 390 kg. Cela fait une moyenne de 18.5 kg par thon.

Les thons saisis ont été remis à titre gracieux au lycée hôtellier de Marseille afin d'être valorisés. Il ont été filetés puis congelés afin d'être disponibles tout au long de l'année.

Source : France 3 régions / Annie Vergnenegre

Deuxième édition du Championnat du monde de chou farci
Je vous avais parlé de la première édition remportée par Bernadette de Rozario, cheffe installée à Singapour, dans les Chroniques n°652 du 07/12/2024. Le jury prestigieux était composé de MOF et de cuisiniers triplement étoilés.

Cette année la compétion finale aura lieu de 10 novembre à Limoges et sera présidée par Philippe Etchebest, MOF 2 étoiles. "C’est une immense fierté pour moi de présider ce championnat du monde du chou farci, un concours qui, au-delà de la convivialité et de la tradition, incarne l’excellence culinaire" a-t-il commenté pour le journal. Les sélections internationales ont débuté le 7 mars dernier au Japon et le 2 juin aux Amériques. Le 7 octobre en Europe et courant septembre-octobre en Asie, en Corée et en Chine. Pour la France la sélection se fera le 22 septembre.

Voici un extrait du règlement : Championnat de France du chou farci Edition 2025

- Les ingrédients imposés :
o Le chou est l’ingrédient principal de la recette
o Afin d’ouvrir la compétition aux nouveaux modes de consommation, une composition entièrement végétarienne est possible tout comme une farce végétale ou à base de produits de la mer.
o Afin de privilégier une approche artisanale et noble, seuls les produits ayant subi des transformations limitées, telles que l’épluchage, découpage, le désossage ou le parage, sont autorisés.
o Les produits nécessitant une élaboration longue préalable peuvent être autorisés.
Pour toute utilisation de ces produits une demande devra être faite en amont auprès du comité d’organisation (exemples : lard de Colonnata, poitrine fumée, fruits confits, etc.)

- Les ingrédients interdits :
o Tout élément de collage ayant subi un procédé préalable (par exemple : gélatine, agar agar, blanc d’œuf sous forme de poudre et ou liquide. )
o Viandes marinées préalablement,
o Exhausteur de goût, arômes artificiels, colorants artificiels
o Mix d’épices déjà préparés (dont 4 épices)
o Tous les jus, sauces ou fonds doivent être réalisés sur place, le jour du concours. Aucun fonds, réduction ou sauce préparé à l’avance, même maison, ne sera accepté.
o Truffes, huile de truffe, arôme truffe

Si le comité de sélection organise une dégustation :
Le produit proposé à la dégustation devra présenter les mêmes caractéristiques que celles de la recette décrite dans le dossier d’inscription et celle qui sera présentée lors de la finale nationale :
o Le chou farci pièce entière devra peser entre 1,6 kg et 2kg (produit fini)
o Le chou farci sera dégusté chaud, pas de chou farci froid. Pour cela le candidat devra joindre une fiche de remise en température avec l’envoi de son chou.
o Le chou farci sera accompagné d’un jus ou d’une sauce.

Sources : Sud-Ouest /Sébastien Darsy et Championnat du monde de chou farci

Vente en vrac, le marché s'effondre
Pendant la crise sanitaire la vente en vrac qui avait beaucoup augmenté est aujourd'hui en difficulté. Pour exemple, dans le Centre-Val-de-Loire le nombre d'épiceries de ce type a été divisé par deux ces dernières années. La loi climat résilience veut obliger les grandes surfaces à réserver 20 % de leur surface à ce genre de vente. Mais les clients sont-ils prêts ?

Dans le reportage on trouve des clients séduits par ce type de pratique. C'est le cas de Frédérique qui se rend deux fois par semaine à l'épicerie de Claire Dupont.
"Je ne peux plus vivre sans cette épicerie en vrac. J'achète tout ici même le papier toilette à l'unité. Après, je n'ai pas de grands ados à la maison. C'est plus simple pour moi et ce n'est pas plus cher que dans les supermarchés parce qu'il y a moins de gaspillage."

Autre cliente et autre motivation avec Nathalie :
"Je prends du riz, des lentilles, des pâtes, de la farine, des amandes. C'est pratique, c'est écologique, on choisit la quantité qu'on veut. Il y a du choix. Et au niveau du prix comme c'est du bio je suis prête à payer un peu plus cher."

Mais c'est la crise comme en atteste Claire Dupont qui a ouvert sa boutique en 2017. Depuis le nombre d'épiceries est passé de 35 à 18. La crise sanitaire passée, les ventes ont chuté de 34 % en trois ans. Faisant passer le chiffre d'affaires global de 1 milliard à 60 millions.

Selon Célia Rennesson, cofondatrice de l'association Réseau Vrac et Réemploi, les consommateurs qui, avant la crise sanitaire achetaient du vrac, continuent de la faire. Par contre ceux qui s'en étaient rapproché ont été freinés par la pandémie et l'inflation. Les épiceries de vente en vrac ont une image erronée de "magasin bobo". Alors que c'est tout le conraire selon Claire Dupont. "Ici il y a une ambiance d'épicerie à l'ancienne. Il y a du lien social. C'est convivial. C'est aussi ce dont ont besoin les gens."

D'autres épiceries essaient de rebondir. Amanda Yahia, propriétaire de la Fourchette à Tours propose un service de restauration. De plus la vente en vrac n'est pas la seule activité alimentaire. Elle vend également des produits sous emballage comme une épicerie de proximité. Cela marche pour elle, la croissance est de 44 % sur un an.
"La restauration est une solution pour n'avoir aucune perte. Aujourd'hui je ne me verrais pas ouvrir une épicerie sans activité de restauration. Pour moi, c'est intenable". Elle complète son activité en montant une structure pour former de futurs commerçants de proximité sur ce secteur de vente.

La vente dans les hyper pose de gros problèmes de stockage, de manipulation, d'hygiène et de perte. Selon un directeur désirant rester anonyme, la transition d'ici 2030 comme l'impose la loi n'est pas tenable fiancièrement et fera forcément monter les prix. Le vrac devrait être moins cher que le produit emballé pour attirer la clientèle mais ce n'est pas le cas.

Léa Gauthier, Réseau Vrac et Réemploi CVDL pense que la grande distribution a un rôle important dans le développement du vrac car elle pourra multiplier les références et, en jouant sur les volumes, faire baisser les prix. Mais Amanda Yahia est sceptique : À moins qu'il y ait une contrainte légale avec une police du vrac, c'est irréalisable. La grande distribution ne cherche que l'intérêt économique et si la clientèle ne demande pas du vrac, il n'y aura pas d'offre".

J'en déduis que sur ce point pour forcer la grande distribution il faut des contraintes, une "police spécialisée" et des peines financières. Tout sauf la liberté !

La suite de l'article est constituté d'explications que je trouve simplistes. Certes le gaspillage est quelque chose qu'il faut combattre surtout que les gens qui gaspillent jettent leur argent dans la poubelles. Plutôt que de les forcer à aller faire leurs courses en vrac apprenons leur à ne pas gaspiller. Personnellement je ne gaspille rien ou alors de manière vraiment exceptionnelle. Par contre il serait bon de limiter les suremballages. Un exemple simple. J'ai acheté au rayon à la coupe un demi reblochon. Il était emballé dans un cellophane. La vendeuse l'a mis dans un papier alimentaire puis dans un sac de même nature. C'est un voire deux emballages en trop.

L'hebdomadaire Challenges donne d'autres chiffres. En 2022, 75 % des grandes surfaces avaient un rayon vrac. Selon l'étude de WinMinute, elles ne sont plus que 59 %. 4 % des magasins Monoprix dispose d'un rayon vrac alors qu'ils étaient 80 % il y a trois ans. Seuls les spécialistes du Bio ont maintenu le cap.

Sources : Challenges (abonnés)/ Guillaume Echelard, France 3 Régions / Marine Rondonnier, 20 Minutes

Produire local, quelles difficultés ?
Nous produisons peu par rapport à notre consommation.
• 19 % des poivrons
• 33 % des kiwis
• 39 % des aubergines
• 45 % des courgettes
• 54 % des pêches et des nectarines
• 58 % des tomates
• 60 % des melons
• 72 % des concombres
• 75 % des abricots
Seuls la pomme, le poireau et l'oignon dépassent les 80 %.

En 2021, une étude a planché sur la question. Pour arriver à une autosuffisance des produits que nous pouvons cultiver il faudrait 125.000 ha de cultures fruitières en plus, mais aussi 53.000 ha de cultures maraîchères. Cela représente environ 2 % de la SAU (surface agricole utilisée).

Tout cela est loin des projections du Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes. En 2023, ce plan propose d'augmenter le taux d'autoapprovisionnement de 5 points et de 10 en 2025 pour atteindre 60 %. Je ne suis pas un spécialiste mais cela me semble "petit-bras". Quand on veut quelque chose il faut s'en donner les moyens. Pour que les agriculteurs s'engagent il faut augmenter leurs revenus et arrêter de les enquiquiner avec des normes toujours plus contraignantes. Aujourd'hui certaines productions pourraient être relocalisées. C'est le cas des oliviers, des amandes, des noisettes. Cela se pourrait mais il faut monter en gamme.

Enfin, des possibilité existent car nos principaux fournisseurs font face aux déréglements climatiques de manière plus intense que nous. Le Maroc qui nous exporte 500.000 t de fruits et légumes par an, manque d'eau. L'Espagne aussi manque d'eau. L'espagne est notre premier fournisseur en fraises, melons, pastèques, salades, pêches et nectarines. C'est aussi vrai pour l'Italie dont nous importons 400.000 t de kiwis, poires, raisins et légumes à ratatouille.

Mais est-ce aussi simple que cela ?
Pas du tout. Nous aussi subissons les variations climatiques. Pour 2023 la température a augmenté de +1.2°C. Les gelées printanières sont en augmentation. Le bilan hydrique a baissé de 38 % et le rayonnement solaire augmente de 4.2 % ce qui peut produire des brûlures sur les fruits.

Planter de nouvelles cultures c'est bien mais encore faut-il créer des filières viables. Mais également il faudra prendre en compte la réaction des pays concernés (Maroc, Espagne, Italie). Les autorités professionnelles de ces pays ne s'incrivent pas dans des stratégies de rupture, mais bien d'ajustement.

Source : l'Agri /Yann Kerveno

Gèrer un élevage de charolais n'est pas simple
Quand vous élevez des vaches le moment le plus délicat de l'année c'est le temps des vélages. Cela dure 6 semaines d'un intense marathon.

C'est ce que fait Sandra Kalinowski, installée depuis 2019 dans l'Allier. Pour elle, "faire naître des veaux c'est tout le sens du métier d'éleveur". Elle a toujours rêvé d'être éleveuse et prendre la suite de son père. Les choses ne se sont passées tout à fait selon ses idées. Une exploitation proche était à céder alors elle s'est installée avec 60 mères.

Aujourd'hui elle gère les deux exploitations. En s'installant de manière indépendante elle a pu mettre au point son système d'exploitation beaucoup plus technique que celle de son père. La technique est son alliée. Sélection, vêlages faciles, échographies de contrôle de gestation, préparation vêlages, tout est pensé et mis en œuvre de manière optimale. Cela lui permet de gérer seule les deux structures et comme elle le dit elle même, " Il est vrai que le monde du Charolais n’est pas très féminin. Pour être autonome au quotidien, j’essaie de travailler avec ma tête plutôt que de forcer. "

Gérer une centaine de vélages en 6 semaines demande énormément de préparation et d'attention. Pourtant, avec son organistion au cordeau elle y arrive. "Je guette les premiers retours en chaleur à l’automne, juste après les vêlages". Elle s'aide en cela de l'échographie pour améliorer le diagnostic sur les troubles de la reproduction (métrites, endométrites…). Lorsque commence la période des chaleurs, ses vaches sont en stabulation où elles restent une bonne partie de l'hiver. Là encore, la technique vient à son aide. Une caméra sur rail au sommet du bâtiment lui permet d’avoir toujours un œil sur ses protégées.

De même elle prépare les vélages en apportant du minéral dans l'alimentation. Elle vaccine les vaches contre les diarrhées des veaux et les gros nombrils. En tant qu'ancienne inséminatrice elle est au fait des problèmes de reproduction. Tout au long de la phase de reproduction, soit par insémination artificielle soit naurellement avec son taureau, elle scrute l'accommplissment du processus. Cela lui permet de gérer la performance de son troupeau même si le contrôle coûte 10 € par vache, ce qui peut sembler cher.

Le reportage donne beaucoup de détails sur l'exploitation et sur le système mis en place. Je vous engage à lire l'article.

Source : Web-Agri

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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