1690 Vicent La Chapelle

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

LaChapelleVincent La Chapelle le disrupteur
Né vers 1690 peut être 1703
Décédé le 14 juillet 1745 à Apeldoorn (Pays-Bas)

C’est un important chef cuisinier, un maître de cérémonie et écrivain culinaire français. On ne sait rien de ses parents ni de son enfance. On connaît par contre son parcours en cuisine et son œuvre.

Son parcours :
Entre 1728 et 1731, il est cuisinier pour Philip Stanhope, comte de Chesterfield, ambassadeur britannique à La Haye au Pays-Bas.

En 1731, il fréquente la loge maçonnique Grand Lodge of the Freemasons of England de Londres.

En mars 1734 Il Le Prince d’orange retourne aux Pay-Bas après avoir épousé Anne de Hanovre à Londres et Vincent la Chapelle le suit. On pense que le cuisinier le connaissait déjà depuis des années car il était le cuisinier de l’ambassadeur anglais.

Le 8 novembre 1734, il fonde une loge maçonnique à La Haye mais il se pourrait qu’elle soit à Leeuwarden dans le nord du pays. Une loge porte encore son nom.

Par la suite il travailla pour Jean V du Portugal puis chez madame de Pompadour pour laquelle il créa le Puits d’Amour.
Son parcours important en si peu de temps, 6 ans seulement, montre sa grande renommée à l’international.
Tout cela est remarquable mais si son nom est encore connu et reconnu de nos jours c’est surtout pour ses écrits culinaires.

 Son œuvre :

Alors qu’il est employé par Philippe Stanhope, Vincent la Chapelle publie en 3 tomes et en anglais, il est à Londres, un livre intitulé Modern Cook.
Le livre sera publié en français et en 4 tomes en 1735 à Amsterdam sous le titre de :
Le cuisinier moderne, qui apprend à donner toutes sortes de repas en gras et maigre, d’une manière plus délicate que ce qui é été écrit jusqu’à présent.

Cet ouvrage révolutionne la cuisine bourgeoise et aristocratique anglaise du XVIIIème siècle. Vincent la Chapelle a lui même été influencé par François Massialot dont il a repris et adapté certaines recettes. Ce dernier avait publié en 1691 "Le cuisinier royal et bourgeois". Il y a d’ailleurs eu querelle entre les deux auteurs sur la propriété des recettes.

La première version du "Cuisinier moderne" se singularise par le fait qu’il insiste sur une véritable rupture avec la cuisine du passé.

En 1742, il publie, en cinq volumes une nouvelle édition revue, corrigée et augmentée :
"Le cuisinier moderne, qui apprend à donner toutes sortes de repas, en Gras & en Maigre, d’une manière plus délicate que ce qui en a été écrit jusqu’à présent ,
Ce second opus contient de nouvelles planches, dessinées par l’auteur, de vaisselles, de plats et de tables.

Les deux ouvrages sont dédiés à son Altesse Sérénissime, monseigneur le Prince d’Orange et de Nassau.

Beaucoup de recettes reprennent des plats traditionnels hollandais ou anglais. Il utilise beaucoup les herbes ce qui est très nouveau.
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1310 Guillaume Tirel

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

TirelGuillaumeGuillaume Tirel dit Taillevent
Né en 1310 à Pont-Audemer
Mort en 1395 à Saint-Germain-en-Laye

C’est un cuisinier français, à qui est attribué le Viandier, le plus célèbre des livres de cuisine français du Moyen Âge. Il se peut que Taillevent ait repris un ouvrage existant. L’a-t-il fait ou amélioré, nul le le sait?

Biographie :
On sait peu de choses sur sa jeunesse si ce n’est qu’il est l’aîné de trois frères. A priori il était très instruit et capable dans le domaine culinaire. Il travaille très tôt pour la très haute noblesse. Le surnom Taillevent viendrait de la forme particulière de son nez.
Il entre au service de Jeanne d’Évreux (1310-1371) 3ème épouse du Roi Charles IV le Bel, comme enfant de cuisine.

- 1330 Le roi lui accorde pour un cent très modeste (12 deniers = 4 jours de gages) une petite terre à St Germain en Laye
- 1346, il travaille pour Philippe de Valois, (Philippe VI Roi de 1328 à 1350) comme écuyer
- 1349 il possède une maison à St Germain en Laye
- 1355 il est «queux» pour le même roi.
- 1359, Le Fils de Jean II le BON, Duc de Normandie et régent du royaume pendant la captivité de son père à Londres, le prend à son service, il y restera le temps de son règne devenu Roi sous le nom de Charles V de 1364 à 1380.
- 1362, Le Duc de Normandie donne à Guillaume Tirel la somme de 100 francs d’or pour services rendus, afin qu’il s’achète une maison à Paris pour être plus près du Roi comme l’atteste une pièce conservée au Trésor des chartes.
- 1373, Guillaume Tirel devient premier queux en somme chef de cuisine et même parallèlement sergent d’armes.
- 1380, il passe au service du Roi Charles VI (1380 / 1422) qui l’anoblît en 1381.
- 1392, il devient Maître des Garnisons de cuisine du Roi.

Il décède en 1395 à 85 ans, à St Germain en Laye. Sa tombe était autrefois visible au musée de Saint-Germain-en-Laye ; cependant, la stèle est désormais exposée dans la crypte de l’église moderne Saint-Léger dans la même commune.
A sa mort il possédait 2 maisons à Paris.

La renommée du cuisinier était grande. Le poète français François Villon (1431-1463) a immortalisé ce grand cuisinier par deux vers de son Testament : « Si allé veoir en Taillevent Au chapitre de fricassure. »

TailleventLe Viandier
Le mot viandier est issu du latin vivenda, participe présent du latin vivere « ce qui sert à vivre, rester en vie, donc à se nourrir ».

Le Viandier est associé au nom de Guillaume Tirel dit Taillevent ou Taillevant, toutefois, une œuvre valaisanne datant de 1275 aurait servi de base à sa rédaction.

C’est un traité d’art culinaire, une œuvre majeure de la cuisine du moyen-âge. Il révèle l’étendue de la cuisine du moyen-âge avec son cortège d’épices comme le poivre, la cannelle, le cumin, gingembre, muscade, cardamome, nigelle, maniguette et bien d’autres. Ecrit en français entre 1364 et 1380 à la demande du roi Charles V, il nous donne toutes connaissances de la cuisine de cette époque. Protecteur des lettres et des arts le Roi fonda la librairie royale, future Bibliothèque nationale.
A l’origine, le traité comprenait 141 ou 142 recettes. Il a été complété au fil du temps et nous renseigne sur les plats et les sauces. Il met à l’honneur la cuisine française et c’est le premier répertoire connu de recettes.

Cinq manuscrits et éditions du Viandier ont été conservés
- La bibliothèque cantonale du Valais. Il date de la première moitié du XIVème siècle.
- La Bibliothèque nationale de France,
- La Murhardsche Bibliothek de Kassel sous le nom de Vivendier)
- La bibliothèque Mazarine
- La bibliothèque du Vatican.

La première édition connue du Viandier est sortie des presses d’un imprimeur parisien nommé Caillot ou Caillau, vers 1486. Cette édition est considérée par défaut comme l’editio princeps. Au total, le Viandier sera imprimé au moins vingt-quatre fois entre 1486 et 1615.

Les effectifs d’une cuisine royale étaient d’ahurissants
Voici la description de la brigade de cuisine de Taillevent sous le règne de Charles VI en 1385 :

Paneterie : 1 premier panetier, 6 panetiers, 1 premier valet tranchant (chargé des tranchoirs et des salières),  5 valets tranchants, 3 clerc, 3 sommeliers, 3 portechapes, 5 aides ou valets de nappes, 1 oublieur (fabrique des gâteaux), 1 bachouer (mène les chevaux chargés de pain), 1 lavandier (lave les nappes).

 Echansonnerie (partie affectée au service des boissons) 1 premier échanson, 8 échansons, 4 clerc, 7 sommeliers,  3 barilliers, 3 gardes-huches, 10 aides, 1 huissier, 1 voiturier.

Cuisine : 11 écuyers, 1 premier queux (chef de cuisine), 5 queux, 3clercs, 3 aides, 5 hâteurs (rôtisseurs), 4 potagers, 1 poissonnier, 2 sauciers,  5 souffleurs, 2 bûchers, 6 happelopins (marmitons), 2 huissiers, 1 broyeur au mortier,  4 porteurs d’eau, 1 furretier (chargé de la chasse au lapin avec un furet), 7 valets servant de l’écuelle, 1 recueilleur d’écuelle, 4 valets de sausserie (commis saucier), 1 garde de sausserie, 2 valets de chaudière, 1 voiturier, 1 premier fruitier, 5 fruitiers, 3 clerc, 3 sommeliers, 1 garde-fruits, 2 chauffe-cire (chargé de la conservation des fruits de garde notamment l'enrobage des queues ou des rafles).
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1865 Proser Montagné

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

MontagneNé le 14 novembre 1865 à Carcassonne
Mort le 22 avril 1948 à Sèvres

Prosper Montagné est le fils d'un commerçant de nouveautés dont le violon d'Ingres était la cuisine. Au sortir du lycée de Carcassonne, il souhaite devenir architecte, mais cela se révèle impossible. Son père fait l'acquisition de l’hôtel des Quatre-Saisons à Toulouse et pousse son fils, contre son gré, dans la profession de cuisinier.

C'est là, sous l'égide d'un cuisinier de talent, Brestmen, qu’il fait son apprentissage qui n’est pas des plus brillants, préférant la peinture aux fourneaux paternels. Il avait décoré sa chambre de ses armes: deux fourchettes et deux couteaux entrecroisés sur une casserole. Il poursuit son apprentissage dans les brigades des plus grands établissements parisiens ainsi qu’à Cauteret chez Alfred Meillon, propriétaire de l’hôtel d'Angleterre, puis à San Remo, à Monte-Carlo avant de revenir à Paris.
Sa carrière se décide dès son retour du régiment où il a particulièrement donné satisfaction. S’en suit une ascension fulgurante. Il franchit toutes les étapes pour ensuite diriger les cuisines du pavillon d'Armenonville, de Ledoyen et du Grand Hôtel de Paris durant dix ans. Il arrête en 1907 pour se consacrer entièrement à la littérature culinaire.

Il est commissaire général des Expositions culinaires de 1908, 1909 et 1910.

Pendant la Première Guerre mondiale, il organise les cuisines centrales de l'armée et préconise les cuisines roulantes pour, disait-il, que nos soldats puissent manger chaud. Il est le conseiller culinaire de la Reine Pédauque. Au cours d'un séjour aux Etats-Unis, il conseille la direction des abattoirs de Chicago. Au sortir de la guerre, il ouvre son propre restaurant, rue de l'Échelle à Paris, le Montagné qui devient, 10 ans durant, un haut lieu de la gastronomie. Il devra le fermer pour cause de mauvaise gestion.
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1922.

Il décède le 22 avril 1948 à l’âge de 81 ans. Il est enterré au cimetière des Bruyères (Sèvres), mais sa tombe n'existe plus.

L’Encyclopædia Britannica dit de lui :
« Après Carême, ce sont probablement Prosper Montagné et Auguste Escoffier qui ont eu le plus grand impact sur la gastronomie française et sur celle du monde entier. Montagné a été l'un des plus grands chefs français de tous les temps et il s'est assuré une place dans l'histoire de la gastronomie en créant le Larousse gastronomique, l'encyclopédie de base de la gastronomie française. Encore jeune […], il était venu à la conclusion qu'il fallait rejeter toutes les pièces montées, ainsi que les garnitures et les décorations superflues. »

Il a écrit une vingtaine d’ouvrages dont les plus connus sont  :

- La Grande Cuisine illustrée, sélection raisonnée de 1221 recettes de cuisine transcendante, 1900
- Le Livre des cuisines militaires en garnisons, 1908
- La Cuisine diététique, 500 recettes culinaires à l'usage des dyspeptiques, avec le Dr Félix Regnault, 1910
- La cuisine fine, 1913
- La Bonne Chère pas chère ou les repas sans viande, 1918
- Le Grand Livre de la cuisine, en collaboration avec Prosper Salles 1929
- Le Festin occitan, 1929
- Les Délices de la table, ou les Quatre saisons gourmandes, petit traité de cuisine transcendante à l'usage des gens de bon goût et des amateurs du bien manger, 1931
- Le Trésor de la cuisine du Bassin Méditerranéen par 70 médecins de France, révision et préface par Prosper Montagné,
- Mon menu. Cuisine d'hygiène alimentaire, 600 recettes de cuisine ménagère de Prosper Montagné avec indication en regard de chaque recette, de ses effets sur l'organisme selon le tempérament et l'état de santé, précédé d'une étude sur les bases de l'alimentation humaine par le Dr Gottschalk, 1936
- Larousse gastronomique, en collaboration avec le Dr Gottschalk, Paris, Larousse, 1938
- Cuisine avec et sans tickets, Paris, Larousse, 1941
Dans la préface de l’édition de 1938 du “ Larousse Gastronomique ”, par Prosper Montagné, on peut lire sous la plume de Philéas Gilbert: « Escoffier et moi, amis de longue date de Prosper Montagné, nous n’ignorions pas le formidable travail qu’il avait entrepris, et dont seuls des auteurs culinaires peuvent comprendre l’importance ; mais connaissant sa puissance de production et son inflexible volonté, son érudition étendue et un savoir professionnel, qui le place le premier parmi les grands cuisiniers de notre époque, nous étions certains qu’il le mènerait à bonne fin.
Il a également contribué à de nombreux journaux et magazines, et a été rédacteur en chef de la Revue culinaire.

Prix culinaire Prosper Montagné

Depuis 1950, date de sa création le prix est considéré comme le Goncourt de la cuisine.
C'est le 31 janvier 2022 à l’école Ferrandi, qui fête ses 100 ans, que le 71ème Prix culinaire Prosper Montagné a été remis à : Raphaël Garel, Aurelien Michaud, Chikara Yoshitomi.
Il existe également un Concours européen des écaillers Prosper Montagné.Il y a une épreuve de vitesse pour dresser un plateau défini par les organisateurs et une épreuve artistique avec un thème donné.

En Belgique aussi il existe une Concours de Premier cuisinier de Belgique sous l’égide du Club Prosper Montagné

Les compagnons de Propser Montagné

« On ne fait du bon qu’avec du très bon ».
Telle était la devise de Prosper Montagné, maître cuisinier
Fondé en 1950 par René Morand, ami de Prosper Montagné et restaurateur à paris, le club Posper Montagné tient chaque jour sa promesse : Perpétuer le souvenir de cette exceptionnelle personnalité, ses valeurs et surtout son œuvre, à savoir défendre et transmettre les secrets de la grande cuisine française et en assurer l’enseignement aux jeunes talents.
En Suisse, il existe un Club Prosper Montagné sous l’égide de l’Académie suisse des gastronomes.
En Belgique il existe une Club Prosper Montagné fondé en 1952 fondé par Roger De Ramée.
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1805 Adolphe Dugléré

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

DuglereNé le 3 juin 1805 à Bordeaux
Décédé le 4 avril 1884 à Paris

On en sait peu sur Adolphe Dugléré, il n’a laissé aucune documentation à l’exception de quelques carnets conservés à la Bibliothèque Nationale de Paris
Adolphe Dugléré a suivi les traces de son père également chef cuisinier. Il a été l’élève d’Antonin Carême, qui officiait à l’époque comme chef des cuisines du baron Rothschild. Il lui a succédé et travaillé jusqu’en 1848. Il a alors pris la direction des Trois Frères Provençaux, dont les propriétaires nommés Barthélémy, Maneille et Simonas n’étaient pas frères mais étaient des vrais provençaux. Il avait dans son équipe Casimir Moisson. Il a quitté cet établissement en 1866 pour prendre la direction du Café Anglais alors un des restaurants les plus réputés de France.

Au Café Anglais, Adolphe Dugléré était au sommet de son art. Dans les petits salons, la bourgeoisie et la noblesse se pressaient en compagnie de courtisanes, les cocottes. C’est là qu’il a dédicacé un plat à l’une d’entre elles, Anna Deslions, les Pommes Anna.

On lui doit également d’autres recettes célèbres comme,
• Le potage Germiny créé pour Charles Lebègue, Comte Germiny, ministre des Finances,
• La poularde Albuféra dédiée au maréchal Louis-gabriel Suchet, duc d’Albufera,
• La culotte de bœuf Salomon, dédicacée à Salomon de Rothschild.
• Le bar à la Dugléré ou la sole à la Dugléré.

La sauce Dugléré est un une sauce montée au beurre après réduction d’un court mouillement de vin blanc et fumet de poisson sur lit de tomates concassées, d’oignons et d’échalotes ciselées et de persil haché.

Très cultivé Alexandre Dumas père lui a demandé conseil pour son Dictionnaire sur la gastronomie.

Au quotidien, Adolphe Dugléré était un homme taciturne et sévère dans l’exécution de son art. Il exigeait en permanence des matières de première qualité. Il avait le plus grand mépris pour les ivrognes qui infestaient ce métier comme le diront aussi Carême et Escoffier. Il a interdit à ses employés de fumer même en dehors du travail. Les clients eux-mêmes n’étaient autorisés à fumer qu’à la fin du dîner où le maître d’hôtel passait de table en table en allumant des cigares.

C’est au Café anglais, où il a officié, qu’a eu lieu, lors de l’exposition universelle de 1867, le « dîner des Trois Empereurs » réunissant le tsar Alexandre II, le tsarévitch Alexandre, le roi de Prusse Guillaume Ier et le prince von Bismarck.

A sa mort, le 4 avril 1884, la presse parisienne a été unanime pour faire l’éloge de ce grand cuisinier.

Menu du dîner des Trois Empereurs
Potages
Impératrice et Fontanges
Soufflés à la Reine

Relevés
Filets de sole à la Vénitienne
Escalopes de turbot au gratin
Selle de mouton purée bretonne

Entrées
Poulet à la Portugaise
Pâté chaud de cailles
Homard à la Parisienne
Sorbets au vin

Rôtis
Canetons à la Rouennnaise
Ortolans sur canapé

Entremets
Aubergines à l’Espagnole
Asperges en branche
Cassolette princesse
Bombes glacées

Vins
Madère retour de l’Inde 1810
Xérès de 1821
Château Yquem 1847
Chambertin 1846
Château-Margaux 1847
Château-Latour 1847
Château Lafite 1848
Champagne Roederer frappé

Le service de table utilisé pour ce repas est aujourd’hui exposé dans un des plus anciens restaurants de Paris, La Tour d’Argent qui appartient aux descendants de Claudius Burdet, le dernier propriétaire du Café Anglais qui a été démoli en 1913. La Tour d’argent aurait été créé en 1582 pour Rourteau.
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1818 Urbain Dubois

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

DuboisNé la 26 mai 1818 à Trets (Bouches-du-Rhône)
Mort le 4 mars 1901 à Nice (Alpes-Maritimes)

Urbain Dubois est un cuisinier célèbre, auteur de nombreux ouvrages. Tout au long de sa carrière il s'est montré ingénieux, perspicace et curieux. Il y avait en lui une véritable volonté de transmission du savoir faire. Dans cette période d'évolution profonde de la cuisine qu'est le 19ème siècle, il est un maillon important entre l’œuvre d'Antonin Carême et celle d'Auguste Escoffier qui fut son élève.

Son père était maître tisserand.
Sa mère, fille d'un notaire, confia l'éducation du futur grand cuisinier au curé de Trets qui le familiarisa avec le latin. Cela se ressent dans le style de ses ouvrages.

Il commence son apprentissage dans le village où il vit le jour, chez son oncle Jean Dubois, propriétaire d'un établissement renommé. Jean Dubois n'est pas n'importe qui ; il fut chef des cuisines du Maréchal Antoine Bertrand qui accompagna Napoléon à l'île d'Elbe et plus tard à Saint Hélène. L'apprentissage d'Urbain fut rude car le professeur l'était tout autant et la sévérité du second forma le caractère du premier.

Il finit son apprentissage au sein de la famille Rothschild puis passe successivement dans trois des cafés célèbres de Paris, le café Tortoni, le café Anglais, tenu par Adolphe Dugléré, et le Rocher de Cancale où officie Langlais, auteur de la Sole Normande.

En 1855, il officie dans la maison du prince Alexeï Fedorovitch Orlov, à qui il dédie notamment sa recette du "Veau Orlov" (en russe : Телятина Орлов) aussi appelé "viande à la française" par les russes.

Le veau Orloff est composé d'un rôti de veau préalablement cuit et découpé en tranches que l'on tartine de sauce Soubise et d'une duxelles de champignons. Le tout, reconstitué, est recouvert de sauce Maintenon truffée et réchauffé au four. La sauce Maintenon est une sauce Soubise avec une duxelles de champignons.La sauce Soubise est une sauce béchamel agrémentée d'une purée d'oignons.

En 1864 il devient chef de bouche de la maison de Guillaume Ier, roi de Prusse et empereur d'Allemagne et le restera pendant plus de vingt ans jusqu'en 1885. Il interrompt toutefois sa collaboration avec la maison de Prusse lors de la guerre de 1870 pendant laquelle il est rentré en France.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages, encore célèbres. Ce sont des ouvrages pédagogiques à destination aussi bien des ménagères bourgeoises que des cuisiniers ou des pâtissiers, car Urbain Dubois n'avait de cesse de transmettre son art. Ses livres sont agrémentés de nombreuses planches explicatives très détaillées.

Dans ses publications, il codifie l'ordonnancement des menus et des services, les rénovant par rapport à ce qu'avait pu prôner Antonin Carême qui lui même les avait simplifiés.
Il a propagé en France le service à la russe où les mets, préalablement découpés, étaient présentés à la table contrairement au service à la française où ceux ci était présentés entiers et que l'on découpait ensuite.
De nos jours, pour autant, nous trouverions ses services d'une lourdeur pesante. Il fut l'inventeur des mandrins, supports et tambours, il affectionnait particulièrement la présentation sur socle, toutes sortes de présentations que l'on retrouve dans ses planches d'illustrations.

Bibliographie :
    • La Cuisine classique (1856)
études pratiques, raisonnées et démonstratives de l'école française appliquée au service à la Russe
    • La Cuisine de tous les pays (1868)
études cosmopolites où sont rassemblées nombre de recettes, allemandes, françaises, italiennes, anglaises, russes, polonaises, etc
    • La Cuisine artistique (1870) Tome1, Tome2
étude de l'école moderne (2 volumes)
méthodes élémentaires, économiques. Cuisine, pâtisserie, office. 1500 recettes
pour la ville et pour la campagne
    • La Cuisine d’aujourd’hui (1889)
école des jeunes cuisiniers, service des déjeuners, service des dîners, 250 manières de préparer les œufs.
    • La Pâtisserie d’aujourd’hui (1894)
école des jeunes pâtissiers. Grands et petits gâteaux, sujets d'ornements, entremets chauds et froids, glaces, conserves de fruits & légumes. Buffets de réceptions, bals, soirées spécialités
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