1812 Philippe Cauderlier

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

CauderlierNé le 17 avril 1812 à Anvers
Décédé le 29 octobre 1887

C'est un auteur gastronomique belge.

Fils naturel de Pélagie Cauderlier qui a 31 ans à sa naissance. Elle était originaire de Virelles en Wallonie et servante à Bruxelles. Philippe Edouard, selon ses dires, n'a pas pu suivre de scolarité, seulement quelques cours du soir. Il ne devra sa réussite qu'à ses propres efforts.

Il est engagé à bord d'un navire marchand, le Bolivar, qui sillonne l'Atlantique au départ de la France. On pense qu'il y était comme maître coq. Il quitte rapidement le milieu maritime.

En 1842, il s'établit à Gand, près du Belfort,(Sint-Janstraat) avec sa jeune épouse Joanna Hoste. Ils auront cinq enfants dont seuls trois survivront. Il ouvre un commerce de comestibles, "Au Pâté roulant". Un commerce où il vend des assortiments de pâtés, des volailles fines, des gelées, etc.

Son commerce prend alors une autre orientation. Il fait sa promotion comme étant traiteur, charcutier, cuisinier, restaurateur, organisateur de banquet ou marchand de gibier. Son commerce étant florissant, il déménage dans la Veldstraat.

  • 1858, il est âgé de 46 ans. Excellent homme d'affaires, il peut vivre de ses rentes. Il peut se lancer dans l'écriture gastronomique. Son épouse est la nièce de son futur éditeur.
  • En 1859 il vend son commerce.
  • En 1861 parait chez l’éditeur gantois Ad. Hoste son premier livre L’Économie Culinaire, qui est très rapidement traduit sous le titre Het Spaarzame Keukenboek.
  • Lors de la 4ème édition de son livre il annonce en avoir vendu 60.000 exemplaires.
Le succès est international. Il vend ses livres tant en Belgique qu'en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie, Russie, Pologne, Syrie, Égypte, Espagne, aux États-Unis et en Argentine.Cauderlier1

Pendant les années 1860-1870 il publie des ouvrages à destination des professionnels, "Le livre de la fine et de la grosse charcuterie" et "La pâtisserie et les confitures" mais aussi du grand public de la classe moyenne et bourgeoise, "Les 52 menus du gourmet", "La Cuisinière".

"La Santé", paru en 1882, est sa dernière œuvre, et la plus étonnante. Il ne s’agit pas d’un livre de cuisine habituel, mais davantage d’un essai, truffé de conseils de santé principalement destinés aux personnes âgées. Il contribue en tout cas de manière significative à la démocratisation de la cuisine.

Il décède en 1887. Avec le succès, son éditeur, oncle de son épouse, continue les publications.

Sa grande popularité s'étiole et s'arrête dans les années 1920 avec l'apparition de nouveaux journalistes gastronomiques comme Gaston Clément et Paul Bouillard mais également Irma Snoeck-Van Haute, Mesdames Droeshout et Van Dale, qui s’adressent tout particulièrement aux femmes au foyer.

Œuvres :
• 1861 L'économie culinaire ;
• 1866 Teofilo Barla: à propos de sa vie et de ses recettes ;
• 1877 Le livre de la grosse et de la fine charcuterie belge, française, italienne, allemande et suisse ;
• 1884 Keukenboek ;
• La cuisinière ;
• La pâtisserie et les confitures ;
• Les 52 menus du gourmet.
• 1882 La Santé.
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1736 Vincenzo Corrado

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

CorradoNé le 18 janvier 1736 à Oria (Pouilles Italie)
Décédé le 11 novembre 1836 à Naples (Camapnie Italie)

C'est un cuisinier, philosophe et lettré napolitain, témoin de la diversité napolitaine au 18e et 19e siècle.

Fils de Domenico et Maddalena Carbone. Son père décéda alors que Vicenzo n'était qu'adolescent. Il fut page à la cour de Don Michele Imperiali, prince de Modène mais églement de Francavilla Fontana, marquis d'Oria et gentilhomme de chambre du roi des Deux-Siciles. À sa majorité, il entra dans la congrégation des pères Célestins au couvent d'Oria.

Après son noviciat il fut appelé par le supérieur général De Leo dans la résidence napolitaine de San Piero in Maiella. C'est là qu'il étudia les mathématiques, l'astronomie et la philosophie mais aussi, à la demande du supérieur général, les sciences naturelles et l'art culinaire.

En 1774, à la suppression des ordres religieux, il avait alors 38 ans, il s'installa à Naples jusqu'à son décès à l'âge de cent ans. Il y enseigna les langues française et espagnole aux enfants des familles aristocratiques.

Le prince de Francavilla Fontana le nomma "chef des services de bouche" du palais Cellamare. Il préparait les banquets et dirigeait le personnel de cuisine, majordomes, servantes, pages. Là, toute l'aristocratie locale, mais aussi plus lointaine, put apprécier ses talents de cuisinier tout particulièrement dans un registre méditerranéen (espagnol et napolitain). Ses mets s'acordaient entre eux avec beaucoup de détails d'ordre architecturaux.

La philospophie de l'auteur ressort dans cet aphorisme :
"Le bon goût à table, entendu "comme penser sainement".

La première édition du "Cuisinier galant" fut un succès et des traductions en langues étrangères furent églament réalisées ;

  • Il y eu 6 éditions jusqu'en 1857.Corrado1
    1773 Edition originale de Il cuoco galante ;
  • 1778 le Prince demanda une seconde édition ;
  • 1786, Vicenzo Corrado l'augmenta de recettes et d'annotations ;
  • 1794 4e édition ;
  • 1806 5e édition ;
  • Une sixième suivit par la suite.
Lors de la 3e édition les ajouts concernaient la pomme de terre, la tomate, le café et le chocolat.

Le prince de Francavilla suivait avec attention les ouvrages de son chef de cuisine. Dès 1778 il l'encouragea à publier un autre ouvrage :
Credenziere del buon gusto, del bello del soave e del dilettevole per soddisfare gli uomini di sapere e di gusto.(Créancier du bon goût, du beau du doux et du plaisant pour satisfaire les hommes de savoir et de goût).

Œuvres :
• Il cuoco galante (Le cuisinier galant) 1773
• Il cibo pitagorico (La Nourriture pythagoricienne), premier livre végétarien en Italie.
• Il credenziere di buon gusto (le crédencier, celui qui s'occupait de la crédence).
• Trattato sulle patate (Traité sur les pommes de terre),
• Manovre del cioccolato e del caffè (Manœuvre du chocolat et du café),
• Trattato sull'agricoltura e la pastorizia (Traité sur l'agriculture et le pastoralisme)
• Poesie baccanali per commensali (Poésies bacchanales pour les convives). 
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1937 Alain Chapel

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Chapel AlainNé le 30 décembre 1937 à Lyon
Décédé le 10 juillet 1990 à Saint-Rémy-de-Provence

C'est un des grands cuisiniers français, son travail s'affiliait à la Nouvelle Cuisine. Il était un chef décrit comme modeste par son entourage et ses pairs. Ses cuisines étaient calmes et appaisées ce qui n'était pas souvent le cas à l'époque.

Sa philosophie en cuisine était limpide :
«Tu dois te laisser aller à la joie de faire toujours de ton mieux, c'est-à-dire jamais tout à fait pareil», disait-il à son chef.

C'était un épicurien dans l'âme :
«La cuisine c'est bien plus que des recettes. C'est le produit d'abord, c'est donner de la douceur, de la tendresse et en recevoir.»

Son parcours est exemplaire. Ses parents tiennent, "la Mère Charles", un restaurant situé à Mionnay dans le département de l'Ain au coeur de la Dombes.

Il fait sa formation chez Jean Vignard cuisinier à Lyon puis chez Fernand Point à Vienne (38).

• 1967 il prend la direction des cuisines du restaurant familial ;
• 1969 il obtient 2 étoiles au Michelin ;
• 1973 il est Meilleur Ouvirer de France ;
• 1973 il obtient 3 étoles au Michelin ;
• 1980 il est fait Officier de l'ordre du Mérite agricole
• 1985 il est Officier de l'ordre des Arts et des Lettres
• 1988, il est Chevalier de l'ordre national du Mérite
• 1990 il décède subitement.

Les bugnesd'Alain ChapelL'établissement est repris par son épouse Suzanne et par Philippe Jousse en cuisine, lui même élève d'Alain Chapel. Le restaurant a fermé en 2012.

Il est l'auteur de plats emblématiques de la gastonomie française issue de la lignée des Escoffier, Point ou Tendret sans pour autant les plagier :

• La salade de homard bleu aux gorges de pigeonneaux, pourpier et truffes noires ;
• Le veau de lait cuit en cocotte ;
• Le gâteau de foies blonds de volaille au coulis d'écrevisses et truffes ;
• Les macaronis à la crème ;
• La rôtie de perdreau rouge ;
• La tarte aux maquereaux sauce à l'estragon ;
• Le foie gras chaud aux navets noirs ;
• La gelée de lapereau au poivre ;
• La paupiette de bar de ligne sur un poireau-pomme de terre ;
• La fricassée de dos de garenne à la minute et les lingots à la sauge ;
• La marquise au chocolat.

Il a formé une génération de chefs prestigieux :
Michel Roux, François Gagnaire, Laurent Pourcel, Jacques Maximin, Thierry Marx et Alain Ducasse.
Ce dernier lui a dédié les 7 tomes de son encyclopédie Culinaire :
"À Alain Chapel qui m'enseigna le plaisir de la grande cuisine".

Livre de cuisine :
- La cuisine, c'est beaucoup plus que des recettes

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1837 Alexandre Choron

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Choron1Choron Alexandre Étienne
Né en 1837
Décédé en 1924

On ne sait rien sur lui, sa famille, sa jeunesse, sa formation. Il ne nous est connu que par sa réputation de cuisinier.

Il est chef de cuisine au "Café Voisin", célèbre établissement de la rue de Saint-Honoré dans la 1er arrdt de Paris. Sa postérité vient de la sauce portant aujourd'hui son nom, la sauce Choron.

Sa célébrité lui vient également d'avoir cuisiné pendant le siège de Paris en 1870, de la "trompe d'éléphant sauce chasseur", du "bourguignon d'éléphant".

Ces animaux provenaient du jardin des plantes. Ils avaient été débités par les employés d'une boucherie située à l'angle de la rue Washington et du faubourg Saint-Honoré. Toutefois, tous les animaux n'avaient pas été tués comme les singes car estimés trop proches de l'homme, les fauves car trop dangereux à approcher et les hippopotames car trop chers à vendre.

ChoronPour le repas de Noël 1870 Alexandre Choron présenta un menu extravaguant :

• Tête d'âne farcie ;
• Consommé d'éléphant ;
• Chameau rôti à l'anglaise ;
• Civet de kangourou ;
• Côtes d'ours rôties sauce poivrade ;
• Cuissot de loup, sauce chevreuil ;
• Chat flanqué de rats ;
• Terrine d'antilope aux truffes.
Accompagnés de Mouton Rothschild 1846, Romanée-Conti 1858 et Château Palmer 1864.
La sauce Choron est une sauce béarnaise sans cerfeuil ni estragon, additionnée au quart d'une purée de tomate concentrée puis tamisée à l'étamine. (Augsute Escoffier)
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1851 Anne Boutiaut

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Victor et Anne BoutiautNée le 16 avril 1851 à Nevers (58)
Décédée le 07 mai 1931 au Mont-Sant-Michel (50)
C'est une cuisinière française surnommée la " Mère Poulard". Elle est la fille de Claude Boutiaut, journalier aux maraîchages des faubourgs du Mouësse à Nevers. Sa mère porte les légumes récoltés chaque matin, au marché Saint-Arigle.

Elle travaille très jeune comme femme de chambre, elle entre au service d'Edouard Corroyer architecte des monuments historiques. En 1872, E. Corroyer se voit confier, par le gouvernement, la restauration de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Il y amène sa femme de chambre, Anne Boutiaut dite Annette.

1852, elle a 21 ans, et rencontre Victor Poulard avec qui elle se marie le 14 janvier 1873 en l'église Saint-Philippe-du-Roule à Paris. On pense que c'est son témoin, qui n'est autre que son employeur, qui a organisé le mariage.

Consciente de son retard éducatif, elle prend des cours d'orthographe, de grammaire et de mathématiques avec la sœur institutrice du Mont-Saint-Michel. Le couple, Anne et Victor, décide de prendre un gérance dénommée "L'hostellerie de la Tête d'or", au sein du Mont-Saint-Michel, aujourd'hui le bureau de poste. Ce n'est pas la grande foule.

Le Mont-Saint-Michel est dépendant des marées car le pont n'existe pas encore. Des pélerins, des archéologues, quelques artistes viennent visiter les lieux. Il faut pouvoir les nourrir à n'importe quelle heure.

L'idée vient d'Annette. Pour leur faire attendre le fameux gigot des prés salés, elle propose une recette à sa façon, une omelette joliment baveuse, cuite au feu de bois. La légende s'éveille. Sa recette, grâce au bouche à oreille quitte le Mont-Saint-Michel et attire du monde. La renommée est en marche.

Omelette Mère PoulardEn 1888, le couple acquiert l'hôtel du "Lion d 'or", qu'il fait démolir pour créer un nouvel hôtel plus imposant qui se dénommera "À l'omelette renommée de la mère Poulard". Il faut dire que sa recette dépasse ses autres plats.

La tête d'or est repris par le jeune frère de Victor Poulard et prend pour enseigne, " À la renommée de l'omelette soufflée". Les enfants d'Anne ouvrent deux hôtels et se font une vive concurrence.

Les gazettes parisiennes se font écho de cette renommée, et c'est la ruée. Anonymes, célébrités, diplomates et hommes politiques se doivent d'y être vus. Le roi des Belges, Léopold II, fut client et Georges Clemenceau restera un des plus fidèles amis d'Annette Poulard.

Il faut dire que l'accueil est également célèbre par sa chaleur, sa convivialité. On avait l'impression d'être à la maison familiale. Mais Anne tenait les cordons de la bourse et surtout la caisse, acceptant toutefois quelques œuvres d'art en paiement du repas.

Parfois les clients partaient sans payer et l'établissement perdait de l'argent mais la mère Poulard avait réponse à tout :
"Mais réfléchissez donc. Pour me faire payer strictement, il m'aurait fallu une caissière, que j'aurais dû rétribuer, nourrir, loger, supporter et qui ne m'aurait pas secondée. Tout compte fait, je crois que j'avais du bénéfice. Puis beaucoup de braves gens, rentrés chez eux, se rappelaient leur distraction ou avaient du remords de leur vilaine action : ils m'envoyaient un mandat, avec un mot aimable. Tous m'envoyaient leurs amis. J'y gagnais. C'est comme cela que nous avons fait la réputation de la maison."

Vers 1920, à l'heure de la retraite, les époux Poulard font construire une maison sur les hauteurs du mont.
Le 15 janvier 1923, parmi une foule nombreuse et attendrie, ils célèbrent leurs noces d'or.Le 7 mai 1931, elle s'éteint et rejoint son défunt mari dans le petit cimetière du Mont-Saint-Michel.

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