Les Chroniques de Lucullus n°667

Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,

Melitta Bentz
Rien à voir avec une histoire de voiture même si ça se passe en Allemagne. Melitta Bentz, née Amalie Auguste Melitta Liebscher, est née le 31 janvier 1873 à Dresde et elle est décédée le 29 juin 1950 à Porta Wesfalica. C'est une entrepreneuse, une cheffe d'entreprise dont le nom devrait vous évoquer quelque chose.

Le 20 juin 1908 elle dépose une brevet qui va révolutionner notre approche du café. Vous y êtes ? Non pas encore ? Allez un petit effort ! Tout est dans le nom de la dame ou plutôt dans son prénom et plus précisément dans le troisième. Ca y est vous y êtes ? C'est ça ! Madame Bentz a inventé le filtre à café qui porte son prénom, Melitta.

Comment cette dame a-t-elle eu cette idée de génie ? Il faut savoir que jusqu'à cette époque, les percolateurs faisaient infuser le café et laissaient beaucoup de dépôt. En outre, les filtres en lin, alors utilisés, étaient difficiles à nettoyer. Après avoir expérimenté plusieurs dispositifs, elle utilise un des buvards de son fils et un pot en cuivre qu'elle perfore avec un clou. Le café issu de ce prodécé est beaucoup moins amer et emporte la décision.

Dépôt de brevet le 20 juin 1908 et incription au registre du commerce le 15 décembre de la même année sous le nom de Bentz. L'aventure peut débuter. Elle engage un ferblantier puis son mari Hugo et son fils Willy. En 1909, elle vend 1200 filtres à café. En 1910, lors de l'exposition internationale d'hygiène elle gagne une médaille d'argent de l'association des aubergistes saxons. Pendant la guerre, alors que l'importation du café est interdite, elle vend des cartons pendant que son mari construit des zeppelins en Roumanie.

Après le conflit l'entreprise se développe et déménage plusieurs fois pour s'agrandir mais toujours à Dresde.
1927, les 80 employés travaillent en deux équipes pour assurer la production. 100.000 filtres sont vendus cette année là.
1929, déménagement à Minden en Westphalie.
1930, Horst reprend l'entreprise devenue Bentz & Sohn.
1932, Elle transfert la majorité du capital de la Melitta-Werke Aktiengesellschaft à Horst et Willy.
Elle contiue à gérer la société et y fait œuvre sociale en offrant des primes à Noël, en augmentant les congés de 6 à 15 jours, et réduit la durée de travail à 5 jours. Elle favorise également le fonds social de l'entreprise destiné aux employés.

1939-1945 Cessation de la production, l'entreprise est réquisitionnée pour l'effort de guerre nazi.
1945, les locaux non détruits de l'usine sont réquisitionnés par les alliés et cela pendant 12 ans.
1948, les employés sont recasés dans divers endroits pour reprendre la production.
1950, mort de Melitta. L'entreprise vaut alors 4,7 millions de Deutsche marks.
2025, les petits-enfants de Melitta Bentz, Thomas et Stephen, contrôlent toujours le Melitta Group KG dont le siège est à Minden. Le groupe emploie 3.300 employés répartis dans cinquante entreprises

1965, fabrication de la première cafetière filtre qui prépare 8 rasses cafés en 6 minutes.
1979, innovation de la cafétière filtre avec le service 2 tasses.
2006-2008, lancement de la gamme petit électro-ménager.
2008, lancement en France des machines à expresso automatiques Melitta CAFFEO II.
2017, Melitta remporte le prix Plux X award.
2021, naissance de la gamme Momentum
2025, la société reçoit le prix Top Inovator qui récompense les sociétés moyennes les plus innovantes d'Allemagne.

Sources : Melitta.fr et Wikipédia

Des saumons en Haute-Loire, vous en êtes sûr ?
Oui ! Il y a des saumons en Haute-Loire mais très peu. 63 reproducteurs ont été comptabilisés en 2024. Après 20 ans d'interdiction, on se demande bien pourquoi, le conservatoire national du saumon sauvage se mobilise pour le saumon atlantique. 550.000 alevins seront déversés de part et d'autre du barrage de Poutès sur l'Allier.

Lionel Martin, président de la fédération de pêche de Haut-Loire pense que c'est là la dernière chance de survie pour l'espèce dans cette région. La fédération a compté 77 reproducteurs cette année et en espère d'autres. Ce sont les meilleurs chiffres depuis 2019.

L'espoir est que dans 5 ans, les reproducteurs adultes remonteront jusqu'à leur lieu de naissance pour frayer. Patrick Martin, directeur du conservatoire national du saumon sauvage estime qu'il y a là de belles zones et une très belle qualité pour les saumons. Le conservatoire travaille également avec la Lozère, l'Ardèche, le Puy-de dôme et l'Allier pour favoriser les zones productives du bassin. Le lieu du barrage a été chosi pour les bonnes conditions mais également parce que le franchissement de l'obstacle est possible pour le saumon.

On l'a bien compris, en recréant des conditions optimales, qualité de l'eau et gestion des prédateurs, les parties prenantes veulent recréer un socle de géniteurs plus solide pour faire remonter la population à 1000 reproducteurs. Cela a pris 25 ans et 20 millions d'invetissement d'EDF pour abaisser le barrage et le rendre transparent plusieurs semaines par an.

Olivier Eppale, maire de Monistrol-sur-Allier explique :
“Le saumon fait partie de l’histoire du territoire. C’est une espèce emblématique du territoire. Début 1900, il y avait une grosse économie basée autour des pêcheurs. C’est un patrimoine local. Les gens ont vécu avec et il faut que cela perdure”.

Source : France 3 régions / Catherine Lopes et Elodie Brot-Monnier

Arrachage de vignes dans l'Aude.
Dans le cadre d'un plan de réduction du potentiel vinicole, datant de l'automne 2024, 5000 hectares de vignes vont être arrachés dans l'Aude. Cela correspond à pratiquement 8 % du vignoble. C'est un crève-coeur pour les viticulteurs dont l'activité est le premier secteur économique du département.

Quelles en sont les raisons ?
Pour cela, écoutons Robin Grotti, vigneron à Roubia, propriétaire d'une ancienne parcelle de Merlot âgée de plus de 30 ans.
"Il n'y avait pas de possibilité de l'irriguer. La vigne ne fait pas de bois, elle ne fait pas non plus de raisin. Nous sommes arrivés à un point où ça nous coûtait plus cher en coût d'entretien que ce que ça nous rapportait, donc nous avons pris la décision d'arracher ces 5 hectares".

C'est un effet concret du réchauffement climatique. Les vignes sont condamnées par la sécheresse. Pour autant la profession ne baisse pas les bras comme le rappelle Damien Onorre, président du syndicat des vignerons de l'Aude.
"Il ne faut pas oublier qu'on est là pour vendre du vin. On a des paysages, des terroirs. C'est l'image que nous voulons véhiculer. L'œnotourisme qui se développe, ce n'est pas pour voir des tas de souches ou des friches".

Le vignes concernées sont essentiellement plantées en rouge. Perrine Elis, conseillère viticole à la Chambre d'agriculture de l'Aude, explique que ce plan d'arrachage va permettre à la profession de se recalibrer, de s'adapter au marché actuel porté par les blancs et les rosés.

Source : France3 région / Écrit par Josette Sanna

Baisse des rendements mondiaux de céréales
Sous l'effet du réchauffement climatique les rendements des céréales au niveau mondial sont en baisse. Une étude de l'université de Stanford aux USA, publiée début mai dans la revue scientifique PNAS, évalue cette diminution pour les cultures de blé, maïs et orge, respectivrement de 10 %, 4 %, 13 % sur une période de 50 ans. L'étude souligne l'effet de la sécheresse de l'air comme facteur de stress pour les cultures, particulièrement dans les zones tempérées d'Europe ou de l'Asie de l'Est.

L'étude montre que la perte de ces rendements a dépassé les bénéfices liés à l'augmentation du CO2 sur la même période. L'augmentation du dyoxide de carbone ou CO2 peut stimuler la photosynthèse et donc la croissance des plantes. C'est ce qui s'est passé pour les cultures de riz et de soja pour la même période de 50 ans.

Les études ainsi que les modèles climatiques sont-ils fiables ?
Selon les chercheurs de Stanford les résultats des observations scientifiques sont très similaires aux prédictions des pertes de rendement. Cela démontre l'utilité des modèles climatiques pour prédire les changements dans les régions agricoles. Toutefois, l'asséchement de l'air en Europe et en Chine a été sous-estimé par les modèles, tout comme ils ont sur-estimé l'ampleur du réchauffement et de l'assèchement en Amérique du Nord. Cela serait lié à une anomalie de température observée depuis 20 ans. Les modèles statistiques et prédictifs sont donc à améliorer en permancence, ce à quoi s'attachent les scientifiques.

Source : Réussir céréales /Gaétan Merminod

Tour d'horizon sur la pousse de l'herbe
Pour nourrir les animaux il faut de l'herbe dont la pousse est conditionnée par les précipitations et les températures. L'institut de l'élevage explique dans sa 3e note agro-climatique de l'année que la France est coupée en deux, sec au nord et humide au sud.

Le mois d'avril a confirmé la tendance d'une France sèche au Nord notamment dans les Hauts-de-France et le Grand-Est et d'une France humide au sud où l'excès d'eau rend les mises en herbe compliquées particulièrement en altitude. Pour le Nord la cause en est connue, il s'agit d'un anticyclone persistant. Malgré tout, cette météo contrastée a eu un impact positif sur la pousse d l'herbe. Les récoltes sont de bonne qualité mais légèrement inférieures en quantité.

Dans leur tour de France de la pousse de l’herbe, Idele, Arvalis et les Chambres d’agriculture observent (je cite):
- Auvergne, des conditions météo aléatoires mais une campagne qui se déroule correctement ;
- Rhône-Alpes , belle saison en Savoie et des pluies orageuses très favorables en Drôme et Isère;
- Bourgogne, les conditions printanières sont globalement favorables ;
- Franche-Comté, le printemps est favorable au développement des fourrages ;
- Bretagne, le printemps est quasi idéal bien qu’un peu sec ;
- Centre-Val de Loire, il y a eu des créneaux météo très favorables pour des récoltes de qualité ;
- Grand Est, les récoltes ont pu se faire sans accrocs et les repousses sont prometteuses ;
- Hauts-de-France, pas de pluie mais des créneaux exceptionnels ont permis de récolter des fourrages de qualité ;
- Normandie, la pluie commence à manquer et les prairies ont du mal à repartir après les fauches ;
- Poitou-Charentes, la mise à l’herbe a été timide avec une météo très changeante ;
- Limousin, la croissance de l’herbe reste bonne et les pluies du 11 mai permettent la repousse après fauche ;
- Occitanie, il a fallu passer entre les gouttes pour organiser les chantiers de fauche ;
- Pays de la Loire, l’herbe est de qualité et le pic de pousse se maintient ;
- Provence-Alpes-Côte d’Azur, le printemps humide et frais pèse sur le moral.

Source : Réussir Chève / Damien Hardy

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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