Les Chroniques de Lucullus n°679

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Heureux qui comme Luc Sassel…
350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés c’est ce qui fait le bonheur de Luc Sassel et de sa conjointe Amélie.
Tout est dans l’organisation : Une équipe de 12 salariés (4 temps plein, 4 temps partiel et 4 apprentis). Un vrai esprit d’équipe et une recherche permanente d’évolutions et d’innovations font que la mécanique tourne bien.

Notre homme nous vient du Luxembourg. Ses parents sont venus s’installer en France comme éleveurs alors qu’il n’avait que 12 ans. A la retraite de ses parents il a tout naturellement pris la relève. Avec 80 laitières et 80 ha de SAU (Superficie agricole utilisée) la ferme familiale a évolué pour passer à 350 laitières et 250 ha SAU.

Son goût de l’innovation lui vient notamment de ses expériences en Allemagne où il a travaillé à la gestion de grands troupeaux dans des fermes qui, elles aussi, ont su évoluer de 50-100 à 300-500 vaches.

"Un hiver sur deux avec ma conjointe, on retourne en Allemagne pendant quelques jours pour visiter des fermes, parce qu’on a des contacts là-bas et je parle couramment allemand". "Et puis c’est bien connu, avec les Allemands, ça file droit et d’où une efficacité absolument redoutable".

Il se sert de ses voyages pour apprendre et adapter les découvertes pour son exploitation :
"Par exemple, les logettes sable, j’ai vu ça aux États-Unis. J’ai demandé exactement les dimensions des logettes, l’arrêtoir derrière, la granulométrie du sable et puis je suis revenu et j’ai fait exactement ce qu’ils m’ont dit. J’ai eu un cahier des charges, je l’ai exécuté, point".

Autre maître mot sur l'exploitation c'est : Organisation.
Luc et Amélie utilisent des plannings disposés un peu partout dans la ferme, notamment à la sortie de la salle de traite. Y sont notés les groupes de visite, les échographies, l’ensilage, les semis, le passage d'une journaliste et même les anniversaires de tout un chacun. A cela s'ajoutent des tableaux de suivi également répartis au sein de l'exploitation et sur lesquels les employés peuvent valider leur action au moyen de pions aimantés. Et pour finir, un groupe WhatsApp pour organiser les semaines. Le personnel est réparti en 3 équipes, 5h00-13h00, 09h30 – 18h30 et 21h00-23h00.

Un autre point important du travail, le sentiment d'appartenance au groupe et le respect de tous. Luc en fait un point d'honneur. Les salariés prennent le petit déjeuner avec le couple, déjeunent avec lui le midi. Le couple organise également des évènements comme une raclette et un barbecue annuels afin de réunir toutes les équipes.
Même les enfants du couple participent à cette ambiance : "Le week-end ou le mercredi quand ils sont là, les enfants sont à table avec toute l’équipe. Parfois on a des salariés ou des apprentis qui logent à la maison, ils jouent avec les enfants. Tout ça, c’est très convivial. Pour moi, il faut que ça le soit, je l’ai trop mal vécu dans certaines fermes où tu te sentais comme le petit salarié".

Pour 2026, le couple pense s'agrandir. Amélie prévoit de s’installer. L’exploitation passera alors à 420 vaches laitières et 350 ha de SAU.

La SCEA des Rives d’or en quelques chiffres
4 salariés à temps plein
4 salariés à temps partiel
4 apprentis
250 ha de SAU
110 ha de prairie (50/50 prairie permanente – prairie temporaire)
120 ha maïs
20 ha de céréales auto consommés + achat à l’extérieur
80 % des travaux des champs sont délégués (ETA, Cuma, agriculteur voisin)
100 ha environ de dérobées RGI vesce trèfle
350 VL, 300 vaches à la traite
95 % Holstein, 5 % Brune et Jersiaise

Référence laitière : 3,8 millions de litres livrés à la laiterie Fléchard Gillot
Lait valorisé à 500 €/1000 l environ (primes comprises)
TB/TP : 43/35 (début novembre 2025)
38 kg lait/VL/j (début novembre 2025)
Salle de traite 2x14 GEA
MCA de 12 € en moyenne

Source : Web-agri / Anne-Sophie Maertens

Championnat du monde de Pithiviers (tourte au gibier)
Les concours culinaires foisonnent mais les grands concours sont rares. Celui de la tourte au gibier ou Pithiviers est un exemple de ce que peut faire l'excellence.
Le 18 novembre dernier au Château de la Confrérie Saint-Etienne en Alsace le jury a rendu son verdict devant 150 invités.

Les 8 finalistes disposaient de 4 heures pour réaliser 2 tourtes, une tourte entière avec garniture automnale et sa sauce, et une tourte découpée puis dressée à l’assiette pour la dégustation.

Le jury du championnat est divisé en trois catégories : (copie du site officiel)
• Le Jury de Sélection : chargé d’évaluer les dossiers techniques des candidats.
• Le Jury de Travail : évaluant l’organisation, l’hygiène et la technique des candidats lors de la finale.
• Le Jury de Dégustation : composé de Meilleurs Ouvriers de France, chefs étoilés et experts gastronomiques internationaux, il juge l’aspect, la cuisson, les saveurs et l’équilibre des préparations.

Il était présidé par Romuald Fassenet, Président Team France Bocuse d’Or Château Mont-Joly.

Les lauréats sont :
1er : Sébastien Guerin, chef de partie au Palais de l'Elysée à Paris (75).
2e : Camille Delcroix, chef étoilé du Belcove à Saint Omer (62) et ancien vainqueur de Top chef.
3e : Jérémie Crauser, charcutier à la Maison Crauser-Bello à Lyon (69)

Le Pithiviers est une préparation délicate qui demande beaucoup de savoir faire et d'attention. Trop longtemps délaissé il est remis à l'honneur avec ce premier concours créé par 3 MOF ( Éric Briffard, Fabien Pairon et Olivier Nasti). ils ont accueilli les épreuves dans les cuisines du Chambard à Kaysersberg.

Les œuvres réalisées célèbrent le savoir faire des chefs et redonnent ses lettres de noblesse à ce plat emblématique de la cuisine française qui requiert une grande technicité, une parfaite maîtrise de la cuisson. La farce doit être délicate et le feuilleté bombé.

La farce peut être déclinée selon différentes catégories : (copie du site officiel)
Tourte de gibier à plume : élaborée avec du faisan, du canard sauvage, du perdreau ou de la grouse, entre autres. Ces viandes apportent des saveurs plus subtiles et légèrement fumées.

Tourte de gibier à poil : composée de viandes de chevreuil, de lièvre, de sanglier ou de marcassin par exemple. Ces gibiers offrent des goûts plus puissants, avec des notes boisées et sauvages.

Tourte de gibier à plume et à poil : associant des viandes des deux catégories précédentes, cette combinaison offre un équilibre subtil entre la délicatesse des viandes légères et les notes profondes et boisées des gibiers plus corsés, créant ainsi une richesse gustative unique.

L'article de "Nouvelles Gastronomies" donne le parcours exceptionnel de Sébastien Guérin. Je vous invite à aller le lire, il est impressionnant.

Sources : Championnat-tourte-gibier et Nouvelles Gastronomies 

Les surfaces bio baissent mais la consommation repart
La consommation de produits bio à domicile a progressé de 4,1 % au premier semestre 2025. La vente directe tire les chiffres vers le haut avec +8,8 %. mais la vente en grandes surfaces stagne avec +1,4 % seulement. Ce pourrait être encourageant mais la vérité c'est que la production est en baisse.

Les surfaces conduites en bio poursuivent leur recul, -56.197 ha en 2024, après une perte de 54.248 ha en 2023. De janvier à septembre 2025 on enregistre plus d'arrêts d'exploitations bio que de certifications nouvelles. Ce recul est marqué en métropole alors qu'Outre-mer, la dynamique est positive.

La reprise de la consommation est toutefois une lueur d'espoir mais il faut compter jusqu'à 3 ans pour une conversion en bio.

Source : Perspectives-agricoles / Charles Baudart 

Championnat du monde de Pâté-Croûte
Depuis 2016 est organisé le championnat du monde de Pâté-croûte. Au passage arrêtez de parler de pâté en croûte, le pâté est forcément dans une croûte sinon c'est une terrine même si aujourd'hui les deux appellations se confondent mais sur ce point je suis tatillon, peut-être vieux-jeu.

Revenons à la compétition. Après des sélections planétaires les concurrents se sont retrouvés le 1er décembre à Lyon pour présenter leur œuvre car ce sont des œuvres d'art à n'en pas douter.

L'année dernière, c'est un japonnais, Taiki Mano des "Les Saisons impérial Hôtel" à Tokyo qui a remporté l'épreuve. Cette année le trophée est revenu en France grâce à Thibaut Gonzales, gérant de la boucherie-charcuterie "l’Espace Gourmand", à Thuir, dans les Pyrénées-Orientales. Il a présenté au jury un "Pâté-Croûte façon Vannier, porc Kintoa, canard fermier". "J’ai fait en sorte que ce soit un pâté-croûte qui soit à la portée de tout le monde, au goût de tout le monde avec du croquant, du fondant, en mettant l’accent sur des matières premières de qualité" raconte-t'il.

Son pâté croûte confectionné à base de poitrine de porc basque, de magret, de foie gras de canard des Landes et de ris de veau lui a aussi permis de remporter le Prix de la Confrérie du pâté-croûte, ce qui est une première.

Ils étaient 16 candidats 
• M. Xavier Bats,Sélection Suisse / Allemagne / Lichtenstein, traiteur ordanais SA Lausanne ;
• M. Victor Hugo Velasquez, Sélection Americas, Club France de Mexico Mexico City ;
• M. Nicolas Delaroque, Sélection Canada / USA, Maison Nico San Francisco ;
• M. Arthur Dehaine, Sélection Canada / USA, The Dinex Groupe - Daniel Boulud New-York ;
• M. Kota Suzuki, Sélection Monaco Le Grill* - Hôtel de Paris Monte-Carlo Monaco ;
• M. Maciej Pisarek, Sélection UK / Irlande, The Savoy London Londres ;
• M. Sho Ito, Championnat du Japon, Dominique Bouchet -Tokyo ;
• M. Seigo Ishimoto, Championnat du Japon, Restaurant Le Coeur Chiba ;
• M. Antoine Cuissard, Sélection Scandinavie, Marchal* Copenhage ;
• M. Jonathan Dudek, Championnat de France, Charcuterie Aranud Nicolas Paris ;
• M. Cédric Maziller, Championnat de France, La Conserverie de Belle-Îsle-en-mer, Le Palais-Belle-Île-en-Mer ;
• Mm. Emeline Aubry, Championnat de France, In Pâté-Croûte We Crust, Saint-Maurice-Lès-Charencey ;
• M. Thibault Gonzales, Championnat de France, L'Espace gourmand, Thuir ;
• M. Mathieu Fresneda Championnat de France, La Fabrique du Chef, Peypin ;
• M. Clement Destrebecq, Championnat de France, Bouchon Tupin, Lyon ;
• M. Paul Di Giandomenico, Championnat de France, Dents de Loups, Paris.

à se présenter devant un jury renommé et exigeant composé de :
Président : Franck Giovanini, Chef cuisinier, Restaurant de l’Hôtel de Ville***, Crissier
  • Olivier Batel,Directeur Général, Classic Fine Foods UK, Londres Représentant Sélection UK & Ireland ;
    Christophe Paucod, Chef cuisinier, Lugdunum Bouchon Lyonnais, Tokyo Représentant Championnat du Japon ;
    Yvonne Christensen,propriétaire, Geranium***, Copenhague Représentante Sélection Scandinavie ;
    Guy Santoro, Chef cuisinier, Hôtel Restaurant Almara, Mexico Représentant Sélection Americas ;
    Grégory Faye, Chef cuisinier, RH Rooftop, Montréal Représentant Sélection Canada & USA ;
    Fabien Pairon, MOF Charcutier, Auberge Communale, Mont-sur-Lausanne Représentant Sélection Suisse, Allemagne, Liechtenstein
    Michel Roth,MOF cuisinier, Chef exécutif Hôtel Président Wilson, Genève Bocuse d’Or :
    Danny Khezzar, Chef cuisinier, Restaurant Bayview*, Genève :
    Amandine Chaignot, Cheffe cuisinière, Restaurant Sauge, Auberge Percheronne, Réveillon ;
    Christophe Roure, MOF cuisinier, Restaurant Le Neuvième Art**, Lyon ;
    Mathieu Viannay, MOF cuisinier, La Mère Brazier**, Lyon ;
    Daniel Léron, MOF cuisinier ;
    Sébastien Chambru, Chef cuisinier, Restaurant L’O des Vignes*, Fuissé ;
    Joseph Viola, MOF cuisinier, Daniel & Denise, Lyon ;
    Vincent Guerlais, Président des Relais Desserts, Maison Guerlais, Nantes ;
    Nina Métayer, Cheffe pâtissière, Nina Métayer Group / Délicatisserie, Paris ;
    Philippe Bernarchon, Chef pâtissier, Bernachon Chocolats, Lyon ;
    Sébastien Bouillet, Chef pâtissier, Maison Bouillet, Lyon / Tokyo ;
    Mélissa Djabourian, Présidente des Charcutiers du Grand Paris, Maison Delaye, Sceaux ;
    Daniel Gobet, Champion du Monde 2018, Chef cuisinier Sogood, Ségny ;
    Mathilde Chapoutier, Directrice commerciale & développement, Maison M. Chapoutier, Tain l’Hermitage ;
    Michel Chapoutier, Propriétaire, Maison M. Chapoutier, Tain l’Hermitage ;
    Vincent Ferniot, Journaliste gastronomique ;
    Louis Privat, Propriétaire, Les Grands Buffets, Narbonne ;
    Olivier Ginon, Président, GL Events ;
    Gilles Pélisson, Président, Unifrance ;
    Paul Marcon, Bocuse d’Or, Maisons Marcon, Saint-Bonnet-le-Froid ;
    Régis Marcon, Bocuse d’Or, Restaurant Marcon***, Saint-Bonnet-le-Froid ;
    Frédéric Berthod, Chef cuisinier, Restaurant 33 Cité, Lyon ;
    Dumè Cesari, Charcutier traiteur, Dumè Cesari, Cozzano ;
    Gilles Reinhardt, MOF cuisinier, Restaurant Paul Bocuse**, Collonges-au-Mont-d'Or ;
    Frédéric Cote, Chef cuisinier, Au Colombier, Anse ;
    Jacques Decoret, MOF cuisinier, Maison Decoret*, Vichy ;
    Christophe Raoux, MOF cuisinier, Chef exécutif Restaurant Le Royal*, Champillon.

Palmarès :
1er Prix : Thibault Gonzales – L’Espace Gourmand – Thuir (66) ;
2ème prix : Jonathan Dudek – Charcuterie Arnaud Nicolas – Paris ;
3ème prix : Seigo Ishimoto – Restaurant Le Cœur – Chiba ;

Prix Mumm de la Confrérie du Pâté-Croute : Thibault Gonzales – L’Espace Gourmand – Thuir (66) ;
Le prix Richelieu : Jonathan Dudek – Charcuterie Arnaud Nicolas – Paris ;
Le Prix de l’élégance : Nicolas Delaroque – Maison Nico – San Francisco ;
Le prix des terroirs : Sho Ito – Dominique Bouchet – Tokyo ;
Le Prix du Meilleur Espoir : Arthur Dehaine – Groupe Daniel Boulud – New York.

Sources : Championnat du monde de pâté-croûte, Nouvelles Gastronomies, Le Progrès, 20 minutes

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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