Les Chroniques de Lucullus n°671
Une poire rare, la poire Sarteau,
C'est une race de poire unique et méconnue, un véritable trésor qu'on ne retrouve qu'en Haute-Provence. C'est une petite poire dure, qui arrive à maturité en octobre. Il est impossible de la croquer mais elle révèle pleinement son essence une fois confite. Elle est devenue la reine des confiseurs.
Même si les poiriers sont multiséculaires, la culture de cette poire a été développée par Henri et Marie-Augustine Pélestor dans le Haut-Dauphiné (Haute-Provence) au cours du XXe siècle. La suite se fait en famille avec les frères Claude et Rémi. Aujourd'hui il ne reste que Claude, 75 ans, dernier producteur de Sarteau à Draix, près de Digne-les-Bains en Haute-Provence. Mais Claude ne veut pas laisser perdre ce savoir faire. Il a entrepris de sauvegarder cette poire dont il est le dernier producteur mais que ses ancêtres cultivaient déjà.
Ces grands poiriers, qui peuvent atteindre 10 mètres de haut, poussent à 950 mètres d'altitude depuis des siècles. Ce sont des arbres de plein vent, robustes, dont la récolte se fait toujours à la main, même si le cavalet, une grande échelle, a laissé place à une plateforme sur les fourches du tracteur.
Dans cette région rude, son père né en 1899 a planté 4 poiriers et confiait sa production à une confiserie niçoise, la California. Malheureusement, en 2017, l'entreprise a fermé. Claude Pélestor a donc décidé de confire lui même ses poires et d'augmenter sa production en plantant chaque année une vingtaine d'arbres.
Pour faire un fruit confit, il faut un conservateur : l’anhydride sulfureux, autorisé pour le vin biologique, il ne l’est pas pour le fruit confit biologique aussi a-t-il mis au point une nouvelle méthode. Aujourd’hui, il propose de jolies poires biologiques confites selon sa nouvelle méthode.
Crédit photo : Eliane Tourtet / France Télévisions
Le Geoparc de l'Unesco de Haute-Provence a pour vocation de défendre le patrimoine biologique, naturel et culturel d'un territoire. A ce titre il s'est intéressé à la poire Sarteau. Jean-Simon Pagès, directeur du Géoparc de Haute-Provence, explique la démarche " Nous développons des partenariats avec ceux qui produisent des Sarteau et les transforment. C’est une promotion du terroir". L'avenir de cette poire est dans la plantation de nouveaux arbres même s'il est encore difficile de trouver des plants.
Sources : France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur / Antonin BARLES , France-pittoresque.com
Crédit photo : Eliane Tourtet / France Télévisions
C'est la fin des haricots, non des abricots !
Le changement climatique affecte la production des fruits et l'abricot de la Drôme n'échappe pas à la tendance. Les fortes chaleurs et les disparités pluviales du printemps ont fragilisé la production. Alors que la saison de ce fruit se termine le bilan est mitigé.
Benjamin Guhane, maraîcher à Valence, en témoigne :"Cette année, on a eu beaucoup d'abricots abîmés. Il y en a eu des gros, mais aussi des petits moins mûrs, tâchés. C'est à cause du temps : un coup il pleut, un coup il fait froid. La qualité changeait vraiment d’une semaine sur l’autre".
La production a subi une baisse de 15 % et même de 50 % dans certains endroits de la Drôme. En effet le Bergeron, l'abricot typique de cette région, voit sa production chuter régulièrement au fil des ans. C'est un fruit qui demande un écosystème particulier avec notamment une dormance de 800 heures en hiver avec des températures inférieures à 7°C. Dans le cas contraire, les bourgeons peuvent nécroser par afflux prématuré de sève, explique l'article de référence.
La profession a décidé de faire face et de planter de nouvelles variétés plus adaptées comme l'explique Bruno Darnaud, président de l'AOP pêches et abricots de France : "On a des variétés qui ne sont plus adaptées au climat d’aujourd’hui. Il s'agit pour la filière d'une réflexion longue pour aller vers un changement. Car il faut beaucoup de temps pour changer les variétés, environ trois, quatre ans pour qu'une production donne en abricots".
C'est pourquoi sur les étals on trouve de nouvelles variétés plus précoces, Orangered, Sephora, Mediabel, Monabri, Bergarouse ou plus tardives, Farbalys.
Source : France 3-régions Auvergne-Rhône-Alpes / Hugo Chapelon et Zahra Douche
La Clairette de Die souffre de la chaleur
Cette année encore la récolte a débuté tôt et les 250 viticulteurs de l'appellation doivent s'adapter aux conditions climatiques changeantes.
On le sait, pour avoir de belles grappes, il faut du soleil et de la chaleur mais point trop n'en faut. Cette année est une année sèche et les grappes en ont subi les conséquences. Echaudage et perte de baies sont malheureusement au rendez-vous. Le rendement s'en trouve diminué. Au fils de saisons sèches, l'appellation a perdu 8 % de sa surface. Des viticulteurs comme Benoit Bonnafond, à Aubenasson, ont décidé d'arracher des plants.
Le souvenir de la sécheresse de 2003 est dans toutes les têtes. Fabien Lombard, président AOC de la Clairette de Die et viticulteur à Suez l'explique : "Cette année, c'est un millésime sucré, acide et frais, mais malgré tout il faut aller vite. Par rapport à 2003, on a un rendement un tout petit peu plus élevé. En 2003, on avait eu une demi-récolte".
Si la précocité de la récolte limite les dégâts c'est au détriment des rendements espérés. D'un point de vue commercial le compte n'y est pas. "Une petite récolte, c’est moins de rentrées d’argent. Après pour les entreprises, c’est moins de bouteilles disponibles à la vente. Pour l’instant, c’est plutôt sain, il ne devrait pas manquer de clairette de Die mais, ça fait des stocks très faibles sur l’appellation", indique Fabien Lombard.
Source : France 3-régions Auvergne-Rhône-Alpes / Yaelle Marie et Hugo Chapelon.
Composter, un geste, une pratique qui transforme la ville.
Notre alimentation crée des épluchures et des restes qui se retrouvent encore trop souvent dans nos poubelles d’ordures ménagères. Cependant une nouvelle pratique se développe, ancienne, qui pourrait transformer le visage et le circuit de nos déchets : Le compostage. Il permettrait indirectement de changer notre rapport et d’impliquer les habitants dans une pratique collective positive.
En France, depuis le 1er janvier 2024 les villes, par le biais de l'autorité en charge de la gestion des déchets, doivent mettre en place une solution de compostage. Certaines villes ont mis en place des bornes pour que les habitants puissent venir déposer librement ou au moyen d'un badge leur compost. C'est le cas de la métropole lyonnaise dans le département du Rhône mais aussi de la ville de Vienne dans le département de l'Isère (38). Certaines n'ont pas totalement développé de zone de compost pour les immeubles collectifs mais elles permettent de mettre en place, sur initiative des habitants et des copropriétés, un composteur collectif. C'est le cas par exemple de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise dans le Val d’Oise. La loi laisse aux collectivité le choix de mettre en place une gestion de proximité ou un système de collecte où ces dernières peuvent installer un bac marron et laisser les habitants de la commune amener leur biodéchets en apport volontaire.
Composter n'est pas un geste inutile et il évite, dans certains cas, d’éloigner les déchets et d’organiser leur réduction là où ils sont produits. Si les habitants s'engagent une ou deux fois par semaine à ramener leur seau de compost (épluchures de légumes, restes de fruits, noyaux) ils voient l'évolution de leurs déchets alimentaires et leur transformation. Le déchet reste là où il a été produit sans être repoussé loin de la ville.
Si le bac de compost est ramassé par la collectivité pour éviter les rongeurs, il est ramené dans un centre de valorisation des déchets. Pour la communauté d'agglomération Vienne-Condrieu, la plateforme Racine récupère le compost qui est ramené en camion depuis le centre ville jusqu'au site. Depuis le train il est possible de voir de "montagnes" de compost qui fermentent et produisent une certaine chaleur. Elles nécessitent un arrosage.
La métropole de Lyon transporte le compost récolté au centre des alchimistes, à Venissieux. En ville, le compostage se développe progressivement et redonne du sens à la vie urbaine. Elle rend plus conscient et rend la ville plus circulaire. Une ville qui n'absorbe pas uniquement mais qui produit par ses déchets une ressource.
La pratique du compostage pourrait réinventer l'avenir nos déchets. En compostant et en allant chercher des légumes chez des producteurs grâce à des distributions hebdomadaires de fruits et légumes, incluant de la viande et du fromage et des yaourts, ayant une certaine qualité, les emballages pourraient pratiquement disparaître. A l’inverse Le recyclage du plastique et des contenants alimentaires finit rarement par un nouveau pot de yaourt!
Moins de déchets, transformer les poubelles, permettrait aux habitants d'une ville d'en devenir acteurs et d'être associés à un problème collectif. Ainsi les gens qui apprennent à se connaître autour d'une question et qui, ensemble, se réunissent pour changer le circuit traditionnel de leurs déchets et apprennent à construire ensemble.
Source : Anael Saunier, mon cousin.
Plan élevage en hausse pour le Cantal
Nos campagnes se désertifient, le nombre d'agriculteurs baisse. C'est un triste constat mais il y a un coin de notre beau pays qui ne baisse pas les bras, c'est le Cantal. La région vient d'augmenter son plan élevage de 540.000 €. Le président de la région, Laurent Wauqiez, est très content. " On croit dans le Cantal, on croit en notre agriculture".
La région Auvergne-Rhône-Alpes est dynamique et entend le rester. Ce plan vise à aider les agriculteurs à investir pour moderniser leurs exploitations et à aider de nouvelles installations. Dans le Cantal, le plan dépasse toutes les espérances avec plus de 500 demandes en 3 ans. Les aides sont de l'ordre de 2.5 millions d'euros. Cela permet aux agriculteurs d'améliorer leurs conditions de travail, le bien-être animal et la valorisation des races, selon les dires du président de la région.
Tout le monde est à la manœuvre, la région, le département mais aussi les syndicats et le chambre d'agriculture. Le Cantal est la région la plus dynamique en France. Le nombre de jeunes agriculteurs, c’est moins de 18 % en France, dans le Cantal c’est 30 %.
Source : La Montagne/ Pierre Raynaud
Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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