Les Chroniques de Lucullus n°394

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Cette semaine beaucoup d'articles ont retenu mon attention et notamment un sur la dématique.
Mais je débloque ou quoi, je me crois encore au boulot?

Cette semaine, aucun article n'a retenu mon attention car je n'avais pas envie de lire des choses déplaisantes.
Cette semaine, j'avais envie de m'évader de mon train train quotidien.
Cette semaine, je me disais qu'une douzaine d'huîtres et un petit coup de blanc me ravirait surtout si c'était à Oléron.
Cette semaine, je me disais qu'un ragoût de marcassins aux cèpes me ravirait surtout si c'était du côté d'Uzès.
Cette semaine, je me disais que des boulets et une tarte au sucre me raviraient surtout si c'était vers Liège.

Bref je me disais que cette semaine je serai bien parti voir si le temps était meilleur au delà de l'horizon qui est le mien.
Mais non cette semaine je suis resté chez moi car le boulot ne veut rien savoir. Mais, heureusement, j'ai une petite femme qui me gâte et qui m'a mijoté des râbles de lapin au pruneaux qui m'ont tout simplement émerveillé.

Alors que je rentrais chez moi, par la porte du bas, déjà j'ai senti cette odeur extraordinaire qui emplissait la maison.
De sublimes effluves ont alors assailli mes narines pour ne plus me lâcher et m'entêter jusqu'au passage à table.
Et là mes amis, quel bonheur, quelle jouissance.

Avant même de toucher à ma fourchette je savais que cela allait être phénoménal. Le mot n'est pas usurpé croyez moi.
Regardez l'assiette (FB Jack Lucullus) et vous comprendrez facilement.
La couleur mordorée des paquets, renforcée par le noir brillant des pruneaux, les taches marron et blanches des lardons et pour finir l'orange des carottes qui vient trancher sur le ton général, donnait à l'assiette un air de campagne profonde.

Je ne peux pas vraiment décrire l'odeur, tout à la fois prenante et suave de ce plat. C'est comme un retour à la campagne, c'est comme une invitation à se souvenir des bons petits plats mijotés, du temps où l'on prenait le temps de faire les choses paisiblement.

Mais surtout c'est un plat de saison, c'est un met d'automne qui vous emporte partout où votre imagination vous pousse.
Fermez les yeux et ouvrez votre âme. Vous y êtes?
Venez avec moi.
C'est là, dans les rangs des vignes, alors que les vendanges sont juste terminées, que le garenne court entre les ceps.
Les feuilles cramoisies le dissimulent parfois à votre regard attentif, mais vous savez qu'il est là, avec sa petite queue blanche.

Vous descendez à travers la garrigue les vieux chemins de pierre et si vous êtes discrets vous les verrez bondir à travers la sente pour passer d'entre les chênes verts pour rejoindre les vignes de l'autre côté.

Le soleil, qui décline rapidement, accroche ses rayons sur les pierres bistres des murets. Cela vous donne l'âme guillerette et le pied léger. Vous n'avez plus envie de rentrer mais plutôt de continuer à suivre le chemin. Près de la rivière qui coule non loin, vous les avez entendus, tapant sur les troncs de leurs becs pointus, ce sont les pics verts.
Hop la vous les avez vues?
Quoi? Mais les bécasses voyons. Elles viennent de s'envoler pardessus les herbes du champ d'en face.
Soyez attentifs mes amis, la nature est belle et j'en connais un du côté de Mâcon qui ne se prive pas de la photographier.

Moi j'adore m'y promener.
Allez venez, on continue, on va passer sous les chênes verts, à droite, pour retrouver les sous bois avec les champignons. Peut être trouverons nous des traces de sanglier. Il y en a beaucoup dans la région...
.../...
Je me souviens des interminables balades que nous faisions avec mon chien du côté du Pont du Gard alors que j'étais adolescent. Nous descendions jusqu'au Gardon voir les poules d'eau et surtout les castors. J'étais admiratif du ballet incessant de ces animaux.
Lui, le chien, ce qui l'intéressait le plus c'était de suivre une piste de garenne. Je ne l'attendais pas, car il me retrouvait toujours, sachant que je finissais toujours mes promenades au même endroit. C'est sur un rocher en surplomb que je venais voir couler la rivière, en pensant que j'aurais du apporter mon matériel pour pêcher. Mais c'est une autre histoire que je vous raconterai peut être un jour si vous prenez le temps, de prendre votre temps pour m'écouter.

Mais il faut revenir dans le présent et ouvrir les yeux, la promenade est terminée pour aujourd'hui.
Il est 11h50 et je crois bien que je vais aller de ce pas préparer l'apéritif dominical.
Voilà une sage décision.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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