Les Chroniques de Lucullus n°662

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Maltraitance animale encore une fois
Les abattoirs travaillant pour E.Leclerc dans le viseur de la justice
Le 13 mars 2025, Fabrice Tremel, procureur de la République de Saint-Malo a ouvert une enquête concernant 8 élevages de porcs travaillant pour la célèbre enseigne. Cette procédure fait suite aux plaintes déposées par l'association L214 pour maltraitance animale. De son côté, l'enseigne dit vérifier les informations pour prendre les mesures nécessaires.

L214, par Ambre Bernard, chargée de campagne, explique que les plaintes concernant 8 élevages distincts montrent bien qu'il s'agit là de cruauté structurelle et non de simples anomalies. Les images produites par l'association sont éloquentes et dramatiques. Cochons vivant sur leur lisier, cadavres de porcelets ou encore des truies enfermées dans des cages trop étroites.

La société Kermené, filiale de l'enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, dit :
"condamner fermement toute pratique contraire au bien-être animal. Les faits rapportés, s'ils sont avérés, sont inacceptables et ne correspondent en aucun cas aux engagements de notre enseigne en matière d’éthique et de respect des normes d'élevage". Si les faits sont avérés, la société Kermené annonce qu'elle mettra fin sine die à toute collaboration avec ces élevages. Evidemment l'interprofession, Inaporc, dénonce des mises en scène sorties de leur contexte.

Le 20 février dernier, L214 a également porté plainte contre deux élevages travaillant pour Lidl.

Les éleveurs diront ce qu'ils veulent, que les images sont sorties de leur contexte, mais le fait qu'elles existent montrent à minima le non professionnalisme de ces gens et leur cruauté intrinsèque.
Je ne suis pas fan de L214 mais comme je l'ai déjà dit, de telles accusations sont bénéfiques pour tout le monde en premier lieu pour les animaux mais aussi pour le consommateurs. Des animaux maltraités donneront de la mauvaise viande.
Il y a peu de temps, en balade dans la Sarthe, j'ai pu voir et photographier des élevages de porcs en liberté et des truies allaitant leurs porcelets de manière totalement libre. Ce sont là de vrais élevages. Ils devraient être tous comme cela et quelque soit l'animal élevé.

Sources : France 24, Le Progrès

300 moutons volés
En une seule nuit le troupeau entier a été volé. Un mois plus tard, de nombreuses questions restent en suspens. Qui sont les responsables ? Où sont les moutons ? Comment les voleurs ont-ils opéré ?

La scène s'est déroulée à Ménétreux-le-Pitois, dans la Côte-d'Or sur l'exploitation de Flavio Py, installé depuis 2 ans seulement. L'affaire fait grand bruit dans cette région rurale. Au café de la commune les gens s'interrogent. Un vol de cette ampleur laisse des traces, ça fait du bruit. Certains sont sceptiques. "Pour voler 300 moutons il faut un gros camion à trois étages, et ils ne peuvent pas se rendre à la bergerie pour cause de boue. Les voisins se lèvent vers 3-4 heures auraient du entendre des bruits. Cet éleveur, du secteur de Venarey-les-Laumes, dont le nom a été gardé anonyme n'y croit pas un instant. Le monde agricole est un monde de bon sens et certains demandent des preuves car par le passé des vols déguisés ont eu lieu.

Le maire de la commune, Yvon Fiorucci suit bien évidemment cette affaire et reste en contact étroit avec l'éleveur qui ne veut plus parler aux médias. Selon le maire, si personne n'a rien entendu c'est par ce que les moutons ne font pas de bruit la nuit. Pour lui, les frontières n'étant pas loin, les moutons sont déjà à l'étranger. Le préjudice est d'environ 50.000 €. Yvon Fiorucci met les faits en rapport avec un autre vol identique ayant eu lieu en Occitanie la veille des faits. 180 bêtes avaient été volées, là aussi pendant la nuit.

D'après un entretien réalisé par Ici Bourgogne, l'éleveur est revenu sur les circonstances. Dans son idée, il y aurait un petit camion qui aurait chargé les bêtes sur l'arrière du bâtiment. Il y a deux traces où un pont a été posé à terre, donc il y a eu deux chargements différents, ça c’est sûr. À son avis, un camion plus gros était plus haut sur la montagne."

Source : France 3 régions / Nicolas Da Silva

Les races de cochons rustiques disparaissent
Il n'y a plus que 6 races de cochons rustiques et toutes sont en voie d'extinction car non rentables selon les critères actuels. Effectivement ce sont des races à croissance lente et nécessitant un élevage extensif en plein air car elles se nourrissent naturellement avec ce qu'elles peuvent glaner comme par exemple les glands ou des châtaignes. Il ne faut pas oublier que le cochon est un animal fouisseur qui creuse le sol avec son groin pour y découvrir son alimentation comme le font les sangliers.

Les plus connues de ces races sont :
Le Porc Basque et son AOP porc Kinto à la robe bicolore noire et blanche, tête et arrière-train noirs.
Le Porc Gascon, et son AOP Noir de Bigorre à la robe noire originaire du sud pyrénéen,
Le Porc Nustrale, cochon corse de robe noire, endémique à l'île.
Le Porc de Bayeux, un cochon normand à tâches noires et aux oreilles pendantes.
Le Porc Cul Noir Limousin, originaire de l'Ouest du Massif Central aussi appelé Porc de Saint-Yrieix.
Le Porc Blanc de l'Ouest, issu de Normandie, Bretagne et des Pays de la Loire, légèrement rosé, de grande taille.

On trouve également deux races étrangères mais donnant des viandes de haute qualité.
Le Mangalica originaire de l'est de l'Europe. C'est un cochon laineux et l'un des plus vieux du continent.
Le porc ibérique, originaire d'Espagne, surnommé Pata Negra.

Evidemment, d'autres races peuvent fournir de l'excellente viande à condition d'être bien élevées, c'est à dire en plein air et nourries d'aliments naturels

Sources : Pour de bon et Wikipédia Pie Noir du Pays Basque, Porc noir de Bigorre, Porc Nustrale, Porc de Bayeux, Cul noir du Limousin, Porc Blanc de l'Ouest, Mangalica, Pata Negra

De la canne à sucre en Corse
Ils ont planté 1 ha à titre expérimental et les résultats dépassent les attentes.

Une famille française s'est donc lancée dans une expérience : faire pousser de la canne à sucre... en Corse. Antoine Lavergne-Vincentelli, du domaine de Padulone Aléria (Corse-du-Sud), a appris les gestes directement sur le terrain. L'art de la coupe ne s'invente pas. Il faut appendre les techniques pour savoir où se trouve le plus de sucre. La partie végétale est la partie en contenant le moins.

A n'en pas douter cela va créer de l'émulation. La Corse est le seul endroit en France Métropolitaine où la pousse de la canne à sucre peut se réaliser. C'est une alternative à la vigne. C'est un pari stratégique. Par le fait du réchauffement climatique, la culture de la vigne se fait plus délicate, plus difficile. De la canne à sucre au rhum il n'y a qu'un pas que la famille a passé. C'est comme ça qu'est né le premier rhum corse.

Pour autant, la culture de la canne ne s'improvise pas comme l'explique l'agronome Christophe Poser. Pour valider le modèle, on doit compter le nombre de tiges pas souche. C'est une des bases du rendement. Plusieurs variétés de canne ont été plantées et au bout de trois années les résultats sont encourageants et même bluffants selon l'agronome. Certes cela ne va pas révolutionner l'agriculture corse mais la diversification a toujours du bon. En plus du jus, la fibre peut être valorisée comme isolant ou peut être demain pour autre chose.

Un problème de taille a du être surmonté, celui du matériel. Que ce soit en Corse, en France continentale ou même en Europe on ne trouve pas de matériel adéquat. Aucun industriel n'a été capable de fournir les matériels. Il faut donc l'importer de l'étranger. Mais au bout il y a la récompense avec ce jus sucré qui est une découverte pour toute la population. C'est le père d'Antoine, Christophe qui officie à la distillerie.Son métier c'est le vin mais je le cite : "On fait un jus d'herbe qu'on fait fermenter. Donc, d'un point de vue aromatique, c'est très perturbant. Ça n'a absolument rien à voir avec ce qu'on faisait avant. Au début, il faut travailler avec les bases et beaucoup de rigueur. Et puis, au fur et à mesure, on s'adapte".

Sources : TF1-Info / E. Rouillon, P. Pelletier, Stampa Paese Magali K.

Des débroussailleuses naturelles
Les Provençaux sont imaginatifs. Au pays de cigales on a eu l'idée de faire venir des vaches pour débroussailler. C'est de l'éco-pâturage bien pensé, naturel hormis le bruit des cloches qu'elles portent à leur cou.

Tout cela se passe du côté de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône et plus précisément dans le massif du Tallagard. 25 vaches savoyardes de race Tarentaise sont au travail pour le plus grand plaisir de la population et des élus locaux. Jérôme Crouzet leur éleveur explique qu'elles ont le pied bien fait, des sabots adaptés et sont endurantes.

C'est une bonne alternative dans le débroussaillage qui est indispensable pour éviter la propagation des incendies. De plus contrairement aux chèvres, aussi employées pour cette tâche, les vaches mangent tout, y compris certains arbustes durs délaissés par les autres animaux. C'est le cas des argelas, invasifs que seuls des moyens mécaniques pouvaient éradiquer jusqu'à maintenant. Nicolas Isnard, maire de Salon-de-Provence le dit simplement : "Ce troupeau a une vertu, c'est qu'il entretient les terres naturellement sans aucun coût pour la collectivité et il protège ces terres de l'été qui arrive et des risques d'incendies."

Le partenariat est du type gagnant-gagnant. Cela ne coûte rien à la commune et l'éleveur peut faire brouter ses vaches à l'envie tout aussi gratuitement. Il pourra ainsi agrandir son cheptel grâce aux économies ainsi réalisées. Le maire envisage de poursuivre l'éco-pâturage avec d'autres animaux comme des ânes.

Source : France3 région Alexandra Huctin et Jérémie Hassas

Heureux comme un éleveur du Cantal
Depuis plusieurs mois le prix des broutards connaît une nette augmentation. Pierre-Antoine Fabre éleveur et négociant explique que c'est la demande nationale mais aussi l'export qui font monter les prix. Depuis octobre les broutards ont prit 1 € au kilo. En trois ans les prix ont doublé. Ce qui n'est pas un mal pour la filière qui était en forte difficulté.

Pour certains l'augmentation peut atteindre 2€/Kg ce qui valorise les ventes entre 300 et 500 € par broutard. Cela couvre les coûts de production. Bernard Pélissier éleveur de broutards espère que cela va durer. Même avis chez son collègue Christophe Joncoux :“J’ai 52 ans et je n’ai jamais vu une embellie aussi rapide des cours. D’une année sur l’autre, c’est inespéré. Quasiment un euro d’écart en une année c’est improbable. On croise les doigts et on espère que cela dure. On arrive à vivre convenablement de notre métier”.

Au marché au cadran de Mauriac 400 broutards ont été vendus en deux heures. Ils partiront vers l'Espagne ou l'Italie puis le Maghreb. Sébastien Breuil, président du marché précise : ”C’est la seule catégorie qui arrive à couvrir les coûts de production. Pour les vaches à viande, les cours stagnent. Pour la bonne viande, on n’a pas la différence entre la vache bouchère qui part faire du steak haché et la vache qui part chez le boucher. On a connu une embellie qui n’a jamais existé. Il faut espérer que cela dure. Il nous faut ce prix rémunérateur car tout coûte cher”. Cette embellie ne doit pas cacher la triste réalité. En 10 ans la France a perdu 1 million de bovins et table sur 200.000 naissances de moins cette année.

Source : France 3 Régions / Laëtitia Théodore et Catherine Lopes

Champion du monde
Au Parc des expositions de Paris l'Ecole Nationale Supérieure des Métiers de la Viande (ENSMV) a sacré l'équipe de France lors du championnat du monde de boucherie lors du WBC (World Butcher Challenge).

Mickaël Chabanon, un altiligérien de Saint-Privat-sur-Allier, a remporté la Coupe du Monde de la boucherie avec l'équipe de France dont il était co-capitaine, équipe de France championne d'Europe en titre.

Seize équipes concourraient et l'épreuve était de taille. En 3h30 elles devaient présenter un buffet hors normes de 7 mètres composé de plus de 100 créations culinaires et préparations bouchères réalisées à partir d’1/2 carcasse de bœuf, 1/2 porc, un agneau et cinq volailles.

Le parcours de Mickaël Chabanon est impressionnant. Meilleur apprenti 2000, il reprend en 2008 la boucherie familiale, créée en 1938. En 2018 il est sacré MOF. Déjà sacré en 2022 aux USA il est également juré au Salon de l'Agriculture. Il évolue également comme mentor en tant que maître d'apprentissage de nombreuses fois ces dernières années. C'est une des références mondiales en termes de boucherie. Il est aujourd'hui à la tête de deux commerces et d'un quinzaine de salariés.

La compétition comprenait trois épreuves principales :
- Compétition par équipe : Réalisation d'un buffet thématique de sept mètres à partir de différents types de viandes.
- Épreuve des apprentis : Buffet de deux mètres avec des exigences similaires.
- Épreuve des jeunes bouchers.

Mais il n'était pas le seul, l'équipe était composé de sept bouchers
Christophe Ip Yan Fat (Brive-la-Gaillarde – Corrèze) – Capitaine
Sébastien Coirier (Nantes – Loire-Atlantique) – Co-capitaine
Mickaël Chabanon (Le Puy-en-Velay – Haute-Loire) – Co-capitaine
Godefroy Piaton (Vernioz – Isère)
Paolo Desbois (Bruz – Ille-et-Vilaine)
Alexis Caquelard (Dieppe – Seine-Maritime)
Johan Boudinel (Arrest – Somme)

Godefoy Piaton a reçu le prix de Meilleur Parage-Tranchage
Paolo Desbois a reçu le prix de la meilleure présentation et décoration

Par ailleurs la France a reçu le prix RSE/AG2R la Mondiale pour son engagement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai mis en avant Mickaël Chabanon ? Tout simplement parce que les journaux régionaux correspondant aux autres participants imposaient des quantités astronomiques de cookies, 80-100 à chaque fois, ou des abonnements.

Source : Le Progrès , en anglais World Butcher Challenge

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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